Air France, les raisons d'un re-décollage

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Alexis Toulon et Pascal Berthelot
PLEIN GAZ - La compagnie sort du rouge pour la première fois depuis six ans. Un succès dû à son activité de transport de passagers et de services aux entreprises.

Une trouée dans les nuages : Air France enregistre un résultat d’exploitation en augmentation de 130 millions d’euros et une dette en recul pour la première fois depuis six ans. Le groupe peut donc se féliciter de sa stratégie engagée à l’été 2013, Transform 2015. Mais le succès n’est pas seulement dû aux sacrifices consentis par les salariés, certaines filiales commerciales de la compagnie portent aussi ce renouveau.

La maintenance, le fer de lance du succès d’Air France. A Roissy, un bâtiment au bord des pistes abrite les ateliers dans lesquels sont réparés les moteurs d’avions. Air France a su monétiser son savoir-faire et plus d’une centaine de compagnies font appel à ses services pour entretenir leurs réacteurs. Cette activité a bondi de 10% en 2013. Elle est soutenue par un autre pan du service aux compagnies aériennes : l’entretien des équipements d’avion. Des toilettes aux systèmes électriques embarqués, en passant par les radars, les techniciens d’Air France sont des experts prisés et recherchés qui font le succès de ces branches moins connues du groupe.

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Voler rapporte de nouveau de l’argent. Mais Air France-KLM est avant tout une compagnie aérienne. Et c’est dans son secteur principal, celui du transport de passagers et de cargaisons que le retour de la croissance était le plus attendu. La hausse de 130 millions de son chiffre d’exploitation prouve que la compagnie est redevenue attractive sur la scène internationale. Elle a récemment ouvert de nouvelles lignes long-courrier vers l’Asie et l’Amérique centrale afin de satisfaire une demande croissante.

Air France illustration

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Le luxe, une stratégie. Les passagers avaient déserté les avions d’Air France avec la crise. La compagnie a donc décidé de faire revenir une clientèle haut de gamme en jouant sur la qualité de ses services. Nouveaux fauteuils pour les classes business et bientôt première, pour un confort maximum des passagers haut-de-gamme, retour des rafraîchissements et des collations pour les vols courts dans les classes économique.

Une transformation socialement coûteuse. Mais la réussite de certaines activités de l’entreprise ne masque pas que le redressement des comptes se fait également au prix de gros sacrifices sociaux. Le groupe a supprimé 5.122 postes équivalents temps plein d'ici à fin 2013 dont 1.712 départs non remplacés et 3.410 en sureffectif. Les employés du groupe ont également consenti à un gel de salaires et des promotions et le temps de travail des navigants est passé de 530 à 655 heures de vol par an sur moyen-courrier et à 730 heures sur long-courrier. Enfin, l’équipage dans chaque avion a été revu à la baisse : un personnel navigant commercial (PNC) pour 45 passagers, soit un de moins sur long-courrier.

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