AA+ et perspective négative pour la France

François Baroin a confirmé la perte du triple A français.
François Baroin a confirmé la perte du triple A français. © DR/Capture
  • Copié
avec agences , modifié à
Revivez les événements de la soirée de vendredi et les annonces de Standard & Poor's.

L'agence de notation Standard and Poor's a dégradé vendredi soir la note de neuf pays de la zone euro. Le ministre de l'Economie français, François Baroin, avait indiqué dans la soirée que la France perdait son triple A et était désormais à AA+, sous perspective négative. La classe politique s'est divisée : la gauche a fustigé la politique de Nicolas Sarkozy, tandis que l'UMP a tenté de relativiser la nouvelle. Les économistes se montraient eux beaucoup plus pragmatiques.

23h35 : Berlin veut "rétablir la confiance des marchés dans la zone euro".  "Notre volonté d'assainir les finances publiques et notre détermination pour contribuer à surmonter la crise de la dette dans la zone euro ne peut être mise en doute", indique le ministère allemand des Finances dans communiqué.

"Avec la mise en oeuvre des décisions du sommet (de l'UE en décembre, ndlr) et l'accord contraignant sur des règles fiscales concrètes, nous allons stabiliser les finances des membres de la zone euro de façon durable et regagner à nouveau la confiance des marchés dans la zone euro et la renforcer de façon durable", affirme le ministère. "Nous avons constaté récemment que les marchés avaient déjà pris note de cela de façon positive", conclut-il.

23h25 : Le Front de gauche appelle à des rassemblements samedi et dimanche devant le siège parisien de Standard & Poor's, samedi et dimanche à 19H00. Une vingtaine de personnes avaient participé vendredi vers 18h30 à un premier rassemblement devant le siège de l'agence à l'appel du Front de Gauche.

23h15 : La Commission européenne "regrette la décision aberrante" de Standard & Poor's. "Après avoir vérifié que le moment n'a pas été choisi au hasard, je regrette la décision aberrante prise aujourd'hui par Standard and Poor's concernant la note de plusieurs pays de la zone euro, au moment où celle-ci agit de manière décisive sur tous les fronts pour répondre à la crise", écrit le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn.

23h10 : En Espagne, la dégradation de la note est un "héritage du passé", dit une source gouvernementale. "L'objectif du gouvernement est de retrouver le potentiel de croissance de l'économie espagnole pour que cette situation s'inverse dans un avenir proche", a assuré cette source.

23h05 : La zone euro est "déterminée" à maintenir le triple A du FESF, dit Jean-Clude Juncker. "Les pays qui apportent leurs garanties au FESF affirment leur détermination à explorer les options pour maintenir le triple A du FESF", indique le chef de file des ministres des Finances de la zone euro dans un communiqué.

22h40 :  Standard & Poors abaisse d'un cran la note triple A de l'Autriche à AA+. C'est la "fragilité du secteur bancaire", fortement engagé en Europe de l'est et notamment en Hongrie, pays en pleine crise financière, qui a amené à cette dégradation, indiquent les milieux gouvernementaux autrichiens.

Standard & Poor's abaisse par ailleurs de deux crans la note de l'Espagne à A, de l'Italie à BB+, du Portugal à BB et de Chypre à BB+. Les notes de Malte, de la Slovaquie et de la Slovénie, sont elles, abaissées d'un cran : la République de Malte est à présent notée A-, la Slovaquie A et la Slovénie A+. L'agence confirme en revanche le triple A de la Finlande, avec perspective négative et celui de l'Allemagne, avec perspective stable.

La note souveraine de la France est abaissée à AA+ avec perspective négative, précise l'agence. Cette perspective négative signifie que l'agence envisage de dégrader à nouveau cette note à moyen terme. La chance de dégradation en 2012 ou 2013 est d'"au moins une sur trois".

Standard & Poor's précise dégrader la note de la France en raison "de l'aggravation des problèmes politiques, financiers et monétaires dans la zone euro à laquelle la France est étroitement liée". L'agence précise que la note de la France continue de "refléter son économie saine, diversifiée et solide dont la main-d'oeuvre est hautement qualifiée et productive". Elle note à l'inverse "l'endettement relativement élevé des administrations publiques ainsi que les rigidités du marché du travail" mais souligne que le gouvernement français "traite ces questions par une stratégie de consolidation budgétaire et de réformes structurelles".

22h20 : La dégradation de la note "doit être relativisée", dit Jean-François Copé.  "Standard and Poor's avait également dégradé la note américaine, elle place la France au même niveau. Cette appréciation n'est pas aujourd'hui partagée par les deux autres grandes agences. L'agence Fitch a même confirmé le triple A de la France pour 2012 en début de semaine", souligne Jean-François Copé dans un communiqué. "Si les agences de notation ne font pas la politique de la France, nous ne pouvons ignorer la crise de la dette que traverse la zone euro. L'enjeu n'est donc pas tant la note que nous attribue des agences, mais bien notre capacité à maîtriser notre destin", poursuit-il.

21h25 : "La France est sur la bonne voie", estime le ministre de l'Economie allemand. "Nous devons tous ensemble tenir les règles, renforcer la compétitivité, nous le faisons tous ensemble", a déclaré Wolfgang Schäuble. Les marchés peuvent vivre avec une baisse de note des Etats membres de la zone euro, a-t-il estimé, ajoutant que la décision de S&P prouve que l'Union européenne avait raison de pousser à la mise en place rapide de mesures de stabilisation.

21h05 : "La relation franco-allemande ne doit pas payer la note" de la dégradation du triple A français, estime Jean-Pierre Raffarin sur Twitter.

20h45 : Nicolas Sarkozy "restera le président de la dégradation de la France", estime Martine Aubry. "La France a perdu son triple A : quoi que l'on pense des agences de notation, c'est une mauvaise nouvelle, et ce d'autant plus que ce sont les Français qui vont en payer le prix. Elle aurait pu être évitée", a estimé Martine Aubry dans un communiqué.  "Nicolas Sarkozy avait dit qu'il ferait tout pour garder le triple A, qu'il avait érigé en 'trésor national'. En réalité, il a fait le contraire de ce qui était nécessaire et juste. Il aurait fallu relancer la croissance : il a fait le choix de l'austérité", a assuré le maire de Lille.

par S&P, annonce l'agence Ansa. La note italienne sera abaissée de deux crans à BB+.

20h30 : S&P n'abaissera pas la note de l'Irlande. Une source importante proche du gouvernement a dit ne pas attendre d'abaissement de la note irlandaise. Une deuxième source a indiqué que l'Irlande échapperait à un déclassement.   

20h25 : L'euro résiste à l'annonce de la dégradation du AAA français. L'euro reste en forte baisse mais résiste cependant à la confirmation de François Baroin. Son niveau n'a pas baissé dans les minutes qui ont suivi l'annonce. La monnaie unique avait en revanche chuté vers 16h20, à 1,2624 dollar, son plus bas niveau depuis août 2010, lorsque des sources européennes avaient révélé l'imminence de cet abaissement.

20h15 : "Un sentiment d'humiliation", pour Jean-Marc Ayrault. La dégradation de la note souveraine de la France "est la rançon d'un quinquennat calamiteux qui a affaibli la crédibilité du pays, la faillite d'une gestion erratique qui a fait exploser la dette et conduit à la récession, la conséquence d'une politique européenne qui a échoué à rétablir la confiance des peuples comme des investisseurs", a-t-il estimé. Pour lui, le président Sarkozy "restera comme le président qui a dégradé la France".

"Sans doute les agences de notation ont-elles un poids excessif. Elles se sont beaucoup trompées et doivent aussi balayer devant leur porte", note encore Jean-Marc Ayrault. "Mais cela ne peut suffire à exonérer la responsabilité politique qui a conduit à cette dégradation", conclut-il.

20h15 : François Fillon s'exprimera samedi, annonce Matignon.

"C'est une demi-surprise", a déclaré le ministre de l'Economie sur France 2. "C'est comme si vous demandiez à un élève qui a eu 20 sur 20 pendant très longtemps et qui passe à 19 si c'est une catastrophe", a fait valoir François Baroin pour qui la France conserve une "excellente notation". "Ce n'est pas une catastrophe" même si "ce n'est pas une bonne nouvelle". Mais "il ne faut surtout pas affoler les Français, a-t-il ajouté. François Baroin assure qu'"il n'y aura pas de nouveau plan de rigueur". "Le budget 2012 laisse de la marge au gouvernement français".

 "Il faut relativiser et garder son sang-froid. Nous sommes dans la bonne direction. Ce ne sont pas les agences de notation qui font la politique de la France", a ajouté François Baroin. "C'est clairement l'équilibre général d'une zone monétaire qui n'est pas optimal" qui est à l'origine de la décision de l'agence, a-t-il insisté.

19h45 : Schäuble appelle à "ne pas surestimer les jugements des agences de notation". "Nous avons déjà eu des allusions de ce genre des agences de notation. Nous nous sommes entendus ces derniers mois pour penser que l'on ne devait pas surestimer les jugements des agences de notation", a déclaré le ministre allemand des Finances.

19hh30 : Royal demande "d'urgence une réforme du système bancaire". "Tant que les banques commanderont au lieu d'obéir, l'économie française se dégradera. C'est la financiarisation de l'économie qui nous affaiblit", a-t-elle jugé.

19h25 :"Si confirmé, (...) c'est une mauvaise nouvelle", estime Henri Guaino. "C'est une mauvaise nouvelle... nous verrons si elle est confirmée, dans quelle condition", a affirmé Henri Guaino sur le plateau du Grand Journal de Canal+, ajoutant : "A ce stade, personne ne sait ce que ça va donner".

19h15 : L'UMP dénonce "l'indécence de l'opposition à se réjouir". "L'opposition s'est précipitée pour commenter cette information et l'utiliser de manière politicienne et honteuse contre le président de la République. Il y a une certaine indécence à se réjouir de cette information alors que l'Europe toute entière traverse une crise sans précédent", écrit son délégué général adjoint Jérôme Chartier.

19h10 : S&P maintient la note triple A de la Finlande. L'agence de notation Standard & Poor's a décidé de maintenir la note d'excellence triple A pour la note à long terme de la Finlande, qui reste donc un des rares pays de la zone euro à ce niveau, a indiqué vendredi une source gouvernementale européenne de haut rang.

19h : La perte du triple A "signe des années d'échec et de dérive", estime François Bayrou.  "Toutes les déclarations optimistes et péremptoires de ces dernières mois sont donc cruellement démenties par les faits", a-t-il déclaré depuis son QG de campagne, tout en estimant que "la cause" de la perte du triple A n'était "évidemment pas seulement dans les cinq années Sarkozy".

18h55 : Hervé Morin appelle "à des mesures d'économie immédiates". "Il faut en finir avec les rustines. (...) L'heure de vérité est désormais arrivée et le Gouvernement ne peut plus se contenter de cacher la poussière sous le tapis jusqu'à l'élection présidentielle", a déclaré le dirigeant centriste dans un communiqué.

18h50 :  "L'échec de la politique gouvernementale, mais pas de la France", estime Dominique de Villepin sur Europe 1.  "C'est la sanction d'une politique". Selon l'ancien Premier ministre, "il faut agir en trois étapes". A savoir ,"protéger les fonds propres des PME, un plan de rigueur sérieux et crédible et soutenir la croissance".

18h40 : C'est "la fin du mythe du président protecteur", estime Marine Le Pen. La présidente du Front national a déclaré que la perte attendue du triple A de la France "disqualifie tous ceux qui de, Nicolas Sarkozy à François Hollande en passant par François Bayrou, ont défendu et imposé la monnaie unique".

18h40 : François Baroin a quitté l'Elysée.

, assurent Les Echos. Les Pays-Bas, l'Allemagne, le Luxembourg et la Finlande, qui bénéficient de la note la plus élevée, le "triple A", seraient épargnées, ajoute le quotidien économique.  

Selon les informations du Monde, Nicolas Sarkozy "veut faire le gros dos". Son conseiller en communication, Franck Louvrier, a indiqué qu'une déclaration du chef de l'Etat lorsque la dégradation sera officielle n'est "pas prévue".

18h25 : Un impact sur la SNCF ? La SNCF étant "une entité à 100% détenue par l'Etat, l'évolution de la notation de la France devrait avoir un impact sur la nôtre", a estimé un porte-parole de la compagnie ferroviaire.

18h20 : Dupont-Aignan dénonce une "politique totalement stupide". Le président de Debout la République a estimé sur Europe 1 que si la France "continue comme ça, elle est partie pour un destin à la grecque". Nicolas Dupont-Aignan a jugé que c'est "un échec de Nicolas Sarkozy, mais plus profondément - car il ne faut pas faire de Nicolas Sarkozy le seul bouc émissaire ce serait injuste -, c'est la faillite de l'euro. Car avec la fin du AAA le plan de sauvetage européen est déjà mort". Pour sortir de cette situation, il "demande a Sarkozy de préparer la sortie de l'euro et de travailler avec les partenaires pour sortir de ce système fou".

18h20 : "Une présidence de la dégradation", pour Rebsamen. "La présidence de Nicolas Sarkozy se termine par la perte de ce que son conseiller Alain Minc appelait 'son trésor national'", a déclaré le sénateur-maire de Dijon. "Finalement cette présidence aura été celle de la dégradation de la France: dégradation financière, dégradation sociale, dégradation morale" a-t-il ajouté.

18h10 : La perte du triple A va affecter l'investissement et les embauches, prévient la CGPME. "Il est évident que ce n'est pas un signal positif et ce n'est pas ce qui va améliorer le moral de nos chefs d'entreprise et de l'économie française", a déclaré le président de la CGPME Jean-François Roubaud. "Évidemment, on va être encore un peu plus dans l'attentisme en ce qui concerne les investissements, les embauches etc.", a-t-il poursuivi.

17h55 : Mélenchon appelle au rassemblement devant le siège de S&P à Paris. Sur son compte Twitter, le candidat du Front de gauche à la présidentielle donne rendez-vous à 18h30 et précise l'adresse de l'agence de notation. Jean-Luc Mélenchon explique par ailleurs dans un communiqué qu'il veut "résister" à la "guerre de la finance contre la France". "La Banque Centrale doit annoncer immédiatement qu'elle prêtera à la France à un taux très bas. Faute de quoi il faut suspendre les versement français au budget de l'Union européenne et couvrir les prochaines tranches avec un emprunt forcé sur les banques françaises qui viennent d'être gavées par la BCE", développe le candidat.

17h50 : Le PS dénonce par avance l'"échec" de Sarkozy. "La réalité de la politique (de Nicolas Sarkozy) aura été non pas de restaurer la confiance et de restaurer l'équilibre des finances mais bien de creuser les déficits et donc de miner la confiance qui existe dans l'économie de notre pays", a déclaré sur i>Télé Marisol Touraine, chargée des questions sociales dans l'équipe de campagne du candidat socialiste à l'élection présidentielle, François Hollande.  

17h40 : Les Bourses européennes limitent la casse.  Le CAC 40 perd seulement 3,49 points, soit un repli de 0,11%.  L'indice FTSE-100 à Londres perd 0,46%. A Francfort, le DAX termine à -0,58%.

Le secteur bancaire, concerné en premier chef car une perte du AAA pourrait avoir des conséquences directes sur ses conditions de financement, a bien réagi, poursuivant sur la lancée qu'il a entamée depuis plusieurs séances. BNP Paribas s'est octroyé 2,52%, Société Générale 0,28%. Crédit Agricole a tout de même perdu 0,38%.

17h25 : "Triple échec pour Sarkozy", dénonce Jean-Marie Le Guen. La perte du AAA,"c'est d'abord une terrible nouvelle pour la France, notre pays va payer très lourdement les conséquences de cette décision", a dit l'élu parisien sur BFMTV.

17h20 : "La France est une valeur sûre, elle peut rembourser sa dette", assure Valérie Pécresse sur BFM TV. La ministre du Budget a toutefois refusé de confirmer les rumeurs, précisant qu'elle "ne spécule ni dans un sens ni dans l'autre sur les décisions des agences de notation".

17h16 : Eva Joly fustige "l’échec de la politique de Sarkozy". La candidate d'EELV à la présidentielle a estimé que la perte attendue du triple A de la France traduisait "l'échec de la politique de Nicolas Sarkozy et de ses cadeaux fiscaux" qui ont "aggravé" la situation économique du pays. Cela "démontre que la politique d'austérité qui n'était pas demandée par les agences de notation de cette façon, a été inopérante", a-t-elle ajouté. "Plus que jamais, il est temps de redresser la barre, l'austérité ça ne sert à rien, comme on le voit en Grèce" car alors "le pays se bloque et l'économie se dégrade", a fait valoir l'eurodéputée.

17h15 : Le ministre de l'Economie François Baroin se rend à l'Elysée, annonce Reuters. La présidence ne fait toujours aucun commentaire sur les rumeurs de dégradation de la note souveraine de la France.

selon le Financial Times.

16h50 : L'Autriche devrait elle aussi être dégradée par Standard & Poor's, selon une source de la zone euro. L'Autriche devrait perdre un cran.

16h30 : Les Bourses européennes creusent leurs pertes. La rumeur d'une dégradation de plusieurs notes européennes rend les marchés nerveux. A 16h23, l'indice CAC 40 recule de 1,49% à 3.153,62 points, alors qu'il gagnait plus de 1% en matinée. La Bourse de Londres perd 1,33%, celle de Francfort  1,68% et Milan 2,29%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 abandonne 1,47%, contre un gain de 1,15% en matinée.    

16h17 : L'euro est en forte baisse face au dollar. La monnaie unique est tombée à 1,2638 dollar, marquant ainsi un nouveau plus bas depuis plus de 16 mois, alors qu'elle valait 1,2816 dollar jeudi soir.

16h05 : La Slovaquie figure également parmi les pays dont la note doit être dégradée, assure une source haut placée.

, assure la source européenne. L'agence a informé ces gouvernements de sa décision, selon la source. Bercy "se refuse à tout commentaire".

15h30 : Standard & Poor's doit abaisser les notes de plusieurs pays de la zone euro vendredi, assure une source européenne. Mais elle ne précise pas quels pays sont concernés, mais assure que l'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ne seront pas concernés. S&P refuse tout commentaire.