60% des Français ont une mauvaise opinion de la mondialisation

Le pessimisme touche aussi les catégories les plus favorisées.
Le pessimisme touche aussi les catégories les plus favorisées. © KAZUHIRO NOGI / AFP
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avec AFP , modifié à
Les personnes interrogées souhaitent des normes plus strictes sur les produits entrants et sortants. Les catégories favorisées sont pessimistes sur l'avenir du pays. 

Un retour du protectionnisme? Quelque 60% des Français ont une mauvaise opinion de la mondialisation et jugent préférable d'imposer des normes plus strictes sur les produits entrants et sortants, montre jeudi un sondage OpinionWay. "Si, aux yeux des Français, l'Asie et l'Amérique du Nord sont, sans surprise, les grands gagnants de la mondialisation, plus d'un sondé sur deux (55%) juge que celle-ci a plutôt des effets négatifs sur tous les autres pays, y compris l'Europe", commente dans un communiqué Frédéric Michaud, directeur des études chez OpinionWay. Concernant la France, la mondialisation a eu des effets négatifs sur les salaires pour 65% des personnes interrogées et sur l'emploi pour 64% d'entre elles.

Normes plus strictes. Interrogés sur les échanges commerciaux, les répondants jugent à 66% qu'il faut imposer des normes plus strictes sur les produits entrants et sortants. Seuls 13% pensent qu'il faut supprimer davantage les obstacles pour faciliter les échanges commerciaux. L'Union européenne est en train de négocier un accord de libre-échange avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay), ce qui suscite notamment l'inquiétude des agriculteurs français. Trois quarts des Français estiment que la mondialisation va s'étendre à tous les secteurs de l'économie. Ils sont 71% à être pessimistes sur ses effets pour l'avenir des prochaines générations, et 67% le sont pour l'avenir de la France.

Pessimisme chez les plus favorisés. Fait notable, "l'écart se resserre entre catégories populaires et favorisées, entre supposés perdants et supposés gagnants de la mondialisation", observe Pierre-Pascal Boulanger, président-fondateur du Printemps de l'économie. Dans le détail, 62% des catégories socio-professionnelles supérieures (CSP+) et 71% des CSP- sont pessimistes pour l'avenir de la France. "Le ressenti pessimiste gagne fortement les catégories les plus favorisées, qualifiées, les mieux rémunérées", note Pierre-Pascal Boulanger.