homme, chanteur 2:32
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Inès Khiari , modifié à
Sept ans après son premier album intitulé The Golden Age, qui avait fait un carton en 2013, Woodkid revient sur le devant de la scène avec un nouveau clip musical Pale yellow. Le titre fera partie des 11 autres morceaux qui composeront son nouvel album, prévu pour la fin de l’année. L’occasion de se mettre l’eau à la bouche en attendant ce deuxième opus. Invité dans l’émission "Culture média", Yoann Lemoine, dit Woodkid, présente son morceau aux thèmes sombres et intimistes.
INTERVIEW

Il aura fallu attendre sept ans pour la sortie de son deuxième album prévu en fin d’année. Et Yoann Lemoine, dit Woodkid, revient avec grand fracas avec son nouveau clip musical Pale yellow, titre qui composera cet album aux 11 morceaux. C’est ainsi un Woodkid vulnérable et intimiste que nous découvrons. Addiction et résilience viennent thématiser ce nouveau titre sombre. Dans "Culture média", Woodkid se confie sur la création de cette œuvre musicale. L’opportunité de découvrir l’univers de l’artiste.

L’addiction et la résilience chantés par Woodkid

A l’écoute de ce nouveau titre aux sonorités métalliques, la voix grave et vulnérable de Woodkid vient nous plonger dans une atmosphère sombre et intimiste. Et les thèmes abordés par l’artiste le sont tout autant. D’un côté l’addiction, qu’elle soit émotionnelle ou physique et de l’autre la résilience. C’est donc un véritable conflit intérieur que nous chante Woodkid : "Il y a toute une ironie dans ce morceau. Je chante 'Ce soir c’est la dernière et demain mon amour pour toi sera parti'. Mais il y a quelque chose d’ironique puisque l’on sait pertinemment que tous cela ne partira pas ", explique l’artiste au micro d’Europe1. Néanmoins, dans cette noirceur, la résistance et l’espoir réside : "Il y a cette idée de besoin de reconstruction. Ce sont des sujets qui sont très présents dans l’album ". "I will rise again slow/ I will fix the pain on my own" (Je vais me relever, lentement/Seul, je guérirai de ma souffrance), peut-on ainsi entendre dans le morceau.

Et c’est autant de thèmes qui lui tiennent à cœur. Il se confie, d’ailleurs, sur l’importance qu’a eu la résilience dans son travail d’artiste à l’heure où l’industrie musicale est de plus en plus exigeante : "Quand on fait la musique que je fais, il faut en effet beaucoup de résilience. On vous rappelle continuellement au fait qu’il faut aller plus vite, qu’il faut faire la musique pour des gens plus jeunes, qu’il faut s’adapter sur un certain marché. Au regard de l’état de l’industrie musicale, je pense qu’il faut du courage pour ne pas toujours se conformer à ce que l’on entend".

Woodkid et la machine

Pale yellow c’est un morceau mais c’est aussi et surtout un clip. En effet Woodkid est également connu pour ses créations visuelles, à la fois épurées et esthétiques qu’il met à l’honneur dans de nombreux de ses clips. Dans le cas de Pale yellow, le visage de l’artiste en grand plan tourne sur lui-même et se déforme au fur et à mesure pour ensuite nous dévoiler toute une machinerie intérieure. Ici, l’homme n’est pas chair mais machine. "J’aime bien l’idée d’avoir une certaine ironie. Je voulais faire référence à mon premier album. La manière dont je l’ai construit, il y a vraiment quelque chose de la machine, de la petite entreprise", déclare l’artiste. Et cette machinerie n’est pas seulement visuelle. Elle est aussi sonore puisque la symphonie même du morceau est ponctuées par des sonorités métalliques et industrielles.

D’ailleurs, l’artiste en profite, pour témoigner de son rapport fusionnel qu’il entretient avec ses propres "machines" qui lui permettent de créer à foison : "J’ai toujours grandi avec les ordinateurs. C’est une extension de mon cerveau, je code, je programme, il y a un langage qui marche très bien entre nous. Et en même temps je les questionne beaucoup ses machines et notamment leur limite émotionnelle. Comment puis-je vivre avec ces technologies là, tout en gardant l’émotion dans la musique ? "

Même si la "machine" est fondamentale dans son processus de création, Woodkid est avant tout un chanteur, pour qui la voix est d’autant plus essentielle. "Avec la voix il y a quelque chose de direct. Il y a une connexion qui ne passe pas par le cerveau. Comme si quelque chose montait directement du cœur à la bouche sans passer par le cerveau. Donc c’est plus spontané et l’émotion y est plus présente. C’est très important pour moi".