Salon du livre : Découvrez la correction de la "Dictée pour les Nuls" 2019

© MYCHELE DANIAU / AFP
  • Copié
, modifié à
Le Salon du Livre, qui se tient du 15 au 18 mars Porte de Versailles à Paris, accueillait samedi la dixième édition de la "Dictée pour les Nuls", un rendez-vous devenu incontournable pour les amoureux des mots. Et voilà la correction !

La 10e édition de la "Dictée pour les Nuls" avait lieu ce samedi 16 mars, en partenariat avec Europe 1.

 

Si vous souhaitez vous essayer à la dictée avant de vous plonger dans la correction, c'est possible avec la vidéo ci-dessous :

La belle et la bête

Turquie, Syrie, Israël, Égypte bordent la partie orientale de la Méditerranée. Phénicie aussi. Pour ceux qui déjà se sont rappelé leurs cours d’histoire, les Phéniciens sont les lointains ancêtres des Libanais. Les autres se sont peut-être laissé frôler par le fantôme éclopé de quelque mélopée chantée en mille neuf cent trente-neuf et dont l’interprète nous avait charmés en susurrant : "Il faisait un temps superbe". En Phénicie aussi, à l’époque où se sont succédé les faits que voici : sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés, qui l’eût cru, une princesse aux yeux mauves, aux cheveux châtain clair est apparue.

(Fin de la dictée juniors)

Du plus loin qu’il l’a vue venir, Zeus, le chef des dieux, pycnique et cyclothymique, en est tombé fou amoureux. Ni une ni deux, en un éclair, ce que nul n’eût osé, Zeus, le roi de la métamorphose l’ose, il se transforme en taureau !

Pendant ce temps, sous forme d’arabesques tarabiscotées, la princesse séduite par cette délicatesse bovine, cette élégance de mufle, avait dessiné sur le sable son doux visage qui lui souriait. Elle y avait ajouté les myrtes qu’elle avait cueillis, les cistes glanées çà et là et rapportées dans le long voile qui la vêtait. Il en fut ravi.

Elle l’enfourcha, se saisit de ses attributs formant deux orbes tels qu’on les pût comparer à quelque phylactère ovoïdal – qu’on n’y voie nulle forme de scurrilité, ce sont ses cornes – ; et tous deux, réglant leur cap sur deux cent quatre-vingt-deux degrés, filèrent bâbord amures vers la Crète. Bientôt, on ne vit plus des vagues que l’écume, et de la princesse que son voile. Son voile qui volait au vent.

En Crète, on leur fit un triomphe. Pourquoi donc ? Qui ne l’a pas encore deviné : cette princesse s’appelait Europe. Et elle apportait au monde occidental la clé de son avenir, le sésame de sa prospérité : l’alphabet !

Voilà pourquoi, si quelque jour prochain Europe est en danger, Europe est menacée, il faut la sauver.

Jean-Joseph Julaud