Quelle est l'origine de la gamme musicale "Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si" ?

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Stéphane Bern , modifié à
Stéphane Bern revient, dans sa chronique "Le mot de la fin", sur ce que l'on trouve sur les partitions des musiciens : la gamme musicale classique, composée des notes "Do", "Ré", "Mi", "Fa", "Sol", "La" et "Si". Elle trouve son origine dans un chant religieux analysé par un moine toscan, au 11e siècle.

Stéphane Bern propose chaque jour, dans Historiquement vôtre avec Matthieu Noël, de partir à la découverte de ces expressions que l'on utilise au quotidien sans forcément connaître leur origine. Ce lundi, l'animateur s'intéresse à la gamme musicale classique, que tout le monde connaît : les notes "Do", "Ré", "Mi", "Fa", "Sol", "La" et "Si", une suite montante ou descendante dans une octave. 

"Pour trouver les racines de cette gamme musicale très bien connue de tous ceux qui pratiquent le solfège, il faut remonter le temps jusqu'au 11e siècle. Auparavant, les Sumériens, les Égyptiens et les Grecs avaient trouvé un système de transcription mélodique, mais ces éléments n'ont pas réussi à être transmis à travers les âges.

L'analyse d'un chant religieux au 11e siècle

Au 11e siècle, un moine bénédictin toscan nommé Guido d'Arezzo imagine les sept notes mentionnées plus haut en analysant un chant religieux : L'Hymne à Saint-Jean-Baptiste. Les paroles de cette chanson disent 'Afin que tes serviteurs puissent chanter à gorge déployée, ôte le péché de leurs lèvres souillées de ton serviteur, Ô Saint-Jean'. En latin, cela donne les vers suivants :

'Ut quéant laxis,
Résonare fibris,
Mira gestorum,
Famuli tuorum,
Solve polluti,
Labii reatum,
Sancte ioannes'

Le début de certains mots donnent en effet la gamme 'Ré', 'Mi', 'Fa' et ainsi de suite. Tout cela va évoluer : au 16e siècle, Anselme de Flandres, membre de la chapelle du duc de Bavière à Munich, ajoute le 'Si', avec les premières lettres des mots du dernier vers. Au 17e siècle, le 'Ut' est remplacé par le 'Do', en référence à la première syllabe du mot 'Domine', qui signifie 'Seigneur' en latin.

Ce n'est pas pareil dans tous les pays : en Allemagne, les notes sont ainsi écrites par des lettres de l’alphabet : C-D-E-F-G-A-H-C."