"Prendre son pied" : les origines (non sexuelles) d'une expression issue de la piraterie

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Stéphane Bern , modifié à
Dans l'émission d'Europe 1 "Historiquement vôtre", Stéphane Bern se penche sur les racines d'une expression du quotidien. Lundi, il s'intéresse pour nous à l'origine de "prendre son pied", une formule qui signifie "prendre du plaisir" ou "se faire plaisir", et dont les origines sont issues du monde de la piraterie.

Stéphane Bern propose chaque jour, dans Historiquement vôtre avec Matthieu Noël, de partir à la découverte de ces expressions que l'on utilise au quotidien sans forcément connaître leur origine. Lundi, l'animateur nous explique les racines de l'expression "prendre son pied". Cette formule de plaisir a été empruntée au vocabulaire des pirates.

Prendre son pied signifie prendre beaucoup de plaisir, mais cette expression ne s'inscrit pas forcément dans un registre sexuel, même si c'est souvent dans ce contexte qu'elle est utilisée. Ses origines n'ont pourtant rien à voir avec une quelconque position acrobatique, et tout à voir avec la fameuse unité de mesure : le pied, qui équivaut à 33 cm, environ.

De l'or à ses pieds

À l’époque de la piraterie, une fois les richesses dévalisées, venait le temps du partage. Chacun voulait sa part du butin. Et pour le répartir, on commençait par distribuer à chacun un petit tas d'or de la taille d'un pied. Ainsi, les plus chanceux avaient pris leur part, ils avaient pris leur pied.

En 1878, une expression similaire était quotidiennement utilisée : on disait "j'en ai mon pied" pour dire "j'ai eu ma part". On y retrouve là aussi l'idée d'en avoir eu suffisamment, d'avoir eu son compte. Le pied est par ailleurs souvent utilisé dans le vocabulaire amoureux. On notera ainsi qu'il faut "trouver chaussure à son pied", avant de pouvoir le prendre à deux.

Terminons sur une citation de Philippe Geluck, le dessinateur du Chat : "J'avais mis mes souliers devant la cheminée, le père Noel m'a apporté des pieds".