Philippe Geluck s'est rendu célèbre grâce au personnage du 'Chat'. 3:19
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Antoine Cuny-Le Callet
L'artiste belge Philippe Geluck s'est rendu célèbre grâce à son personnage "le Chat". Invité d'Europe 1 dimanche, il a décrit comment sa passion pour les musées avait révélé sa vocation. Aujourd'hui, son félin iconique est autant un moyen de rendre hommage à ses aînés que de transmettre son amour pour l'art aux plus jeunes.
INTERVIEW

Vingt sculptures monumentales du Chat auraient dû se dresser fièrement sur les Champs-Elysées à Paris, à l'occasion d'une exposition prévue de début avril à mi-juin. Mais l'épidémie de coronavirus en a décidé autrement. L'artiste belge Philippe Geluck est sans doute d'avantage peiné par la fermeture des lieux de culture, lui qui se définit comme "un rat de musées" depuis l'âge de 5 ans. Invité d'Europe 1 dimanche, il partageait son amour pour les excursions au milieu des toiles et aquarelles.

"Quand j'étais petit, il y avait le musée d'art ancien, égyptologie, de sciences naturelles... J'habitais dans une rue entre tous ces musées. Chaque mercredi après-midi, ma mère m'emmenait." De son enfance bruxelloise à sa vie d'artiste reconnu, le dessinateur du "Chat" a conservé cette passion, transmise par ses parents. Ces derniers étaient tous deux disposés à l'initier aux joies des arts anciens ou de la peinture impressionniste.

"Le 'Chat' est le transmetteur"

A travers le personnage qui l'a rendu célèbre, Philippe Geluck a toujours cherché à rendre hommage à ses aînés et modèles et à transmettre sa passion. "Je me suis mis à peindre le 'Chat' en grand format, à en faire des toiles et des sculptures. J'en fais certaines 'en regard' à des artistes majeurs." Le dessinateur décrit notamment ses hommages à Picasso ou encore au maître de l’outre-noir Pierre Soulages. A ce dernier, aujourd'hui centenaire, il dit avoir offert un dessin du 'Chat' : "J'ai appris que mon dessin était accroché dans son salon", affirme-t-il fièrement. "Après ça je peux mourir tranquille."

Le 'Chat' est devenu pour lui un moyen de toucher un public plus jeune pour lui faire apprécier le travail des grands maîtres. Se remémorant une exposition au musée en Herbes, à Paris, où ses illustrations étaient exposées à côtés d’œuvres célèbres, il résume : "Le 'Chat' était le transmetteur. [Les enfants] riaient avec le 'Chat' et comprenaient mieux la démarche d'un Fontana."