Gaël Faye, auteur de Petit pays, a eu du mal à voir son histoire au cinéma

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Séverine Mermilliod , modifié à

L'adaptation du roman "Petit pays" de Gaël Faye, confiée à Eric Barbier, sort vendredi dans les salles obscures. Invité d'Europe 1, partenaire du film, le réalisateur a constaté que la première projection du film a été difficile pour Gaël Faye, qui a "mesuré la violence" de son histoire et de son livre.

Le film Petit pays, adaptation du roman éponyme primé de Gaël Faye paru aux Éditions Grasset, sort en salles vendredi 28 août en partenariat avec Europe 1. Son réalisateur Eric Barbier (La promesse de l'aube, 2017) a confié à notre micro que la première projection du film a été compliquée pour son auteur.

Gaël Faye confronté à son histoire

L'histoire commence au Burundi dans les années 90, pays voisin du Rwanda. Le héros est un enfant, Gabriel, avec son père, joué par Jean-Paule Rouve, sa mère, jouée par Isabelle Kabano, et sa petite-sœur Dehlia. "Tout l'accomplissement du scénario a été de travailler autour de cette famille qui va vivre plusieurs chocs et bouleversements : la séparation des parents, le début de la guerre civile après l'assassinat du président du Burundi, et à travers sa mère réfugiée au Burundi, le début du génocide rwandais qui commence le 7 avril 1994", raconte le réalisateur.

Ces événements très complexes sont vus à travers les yeux d’un enfant, comme dans le livre. Une histoire très proche de celle de l'auteur Gaël Faye. "La première projection a été compliquée pour Gaël, parce qu’il a mesuré la violence de son livre", confie Eric Barbier. Selon lui, il est possible de "traverser le roman d’une manière plus poétique, plus distante" que dans le film, grâce au pouvoir de l'écriture du romancier. Mais lors de la première sur grand écran (qui a eu lieu à Kigali), "il s’est retrouvé confronté à la violence de son histoire".

Histoire "universelle"

L'adaptation reprend quand même ce qui fait "la force du livre et, j’espère, la force du film", confie le réalisateur, à savoir raconter de "grands événements dans une toute petite histoire familiale". Pour Eric barbier, le "fait que les parents se séparent, avec des enfants qui souffrent de la séparation de leur père et de leur mère" fait de cette histoire une "histoire universelle".

Si les équipes n'ont pas pu tourner au Burundi du fait de l'instabilité politique du pays, la plupart des scène ont été tournées au Rwanda. Les castings ont été effectués aussi bien en Belgique et en France qu'au Congo, au Rwanda et par correspondance au Burundi.