Patrice Leconte se souvient de Jean-Pierre Marielle "un type phénoménal", qui "prenait le temps de traîner"

Patrice Leconte a tourné plusieurs films avec Jean-Pierre Marielle dont "Les Grands ducs". 3:24
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Pour Patrice Leconte, Jean-Pierre Marielle, mort mercredi à 87 ans, était plus qu'un grand acteur, c'était "un rire phénoménal, des colères phénoménales, une bonté phénoménale", explique-t-il jeudi midi sur Europe 1.

"Il avait un rire phénoménal, des colères phénoménales, une bonté phénoménale… en fait c'était un type phénoménal". Jeudi midi, sur Europe 1, le réalisateur Patrice Leconte a tenu à rendre hommage à Jean-Pierre Marielle, mort mercredi à 87 ans. "On parle souvent de sa voix inimitable, c'était la voix des grands acteurs et ce sont des talents qui se perdent un peu hélas. Lui représentait ce cinéma que l'on a tant aimé et que l'on va continuer à aimer", estime le cinéaste. "On sait bien que nos parents vont mourir un jour mais les acteurs on croit qu'ils sont éternels, c'est bizarre. Peut être qu'ils le sont grâce aux films", poursuit-il.

"Il prenait le temps de traîner"

Patrice Leconte avait tourné plusieurs films avec Jean-Pierre Marielle dont Les Grands ducs, sorti en 1996. Avec ses acolytes, Jean Rochefort et Philippe Noiret, l'acteur à la voix caverneuse incarnait le rôle d'un vieux comédien aussi minable que fauché. "Dans le film, il était question qu'il soit habillé en tailleur Chanel fait sur mesure. C'était dans le scénario", rappelle le réalisateur. Mais pour Jean-Pierre Marielle, c'est hors de question. Sur le plateau, "il m'a dit qu'il ne s'habillerait jamais en femme. Et la scène du film, c'est exactement ce qu'il m'a dit dans la vraie vie", se souvient-il.

Mais s'il fallait résumer Jean-Pierre Marielle en un mot, Patrice Leconte hésite. Il préfère finalement s'en remettre à lui. "Bernard Pivot lui avait demandé comment il se résumerait en un seul mot, il avait réfléchit un peu, il avait passé sa main sur son visage et avait dit : 'vous savez moi je suis un traînard'", raconte-t-il. "Le fait qu'il se définisse comme un traînard, ça m'enchantait car il prenait le temps. Il prenait le temps de traîner. "