Frédéric Mitterrand (1280x640) STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP 1:22
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Yann Quercia , modifié à
Invité de la matinale de Bernard Poirette, dimanche, pour son livre "Napoléon III Et Victor Hugo : le duel", Frédéric Mitterrand a défendu Roman Polanski, visé par une nouvelle accusation de viol.
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Alors que la sortie du nouveau film de Roman Polanski, J'accuse, se trouve perturbée par une nouvelle accusation de viol visant le cinéaste franco-polonais, l'ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand l'affirme sur Europe 1 au micro de Bernard Poirette : au contraire de la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, ou à la porte-parole du gouvernement du gouvernement, Sibeth Ndiaye, il ira voir le nouveau film du réalisateur de Tess et Rosemary's baby. "Parce que Polanski est un immense cinéaste" et qu’il a très envie de voir "la manière dont il parle de  Dreyfus". J'accuse, qui revient sur l'affaire Dreyfus, conflit social et politique majeur de la fin du 19ème siècle en France, a connu un très bon démarrage en salles avec 3.110 entrées sur Paris, mercredi.

Vendredi dernier, Le Parisien révélait les accusations d'une actrice et photographe française, Valentine Monnier, qui accuse Roman Polanski de l'avoir violée en 1975. Interrogé sur cette nouvelle accusation, Frédéric Mitterrand prend la défense du réalisateur, aujourd'hui âgé de 86 ans. "Je n'y crois pas", répond-il simplement. Plusieurs témoins ont pourtant confirmé la version de Valentine Monnier au Parisien. "Il y a deux témoignages, mais on ne sait pas qui c’est, on ne connaît pas leur nom", insiste le neveu de l'ancien président de la République, François Mitterrand, qui oublie que Le Parisien a révélé le nom de John Bentley.

En 2009, déjà, Frédéric Mitterrand avait pris la défense de Roman Polanski sur notre antenne. Il avait jugé "absolument épouvantable" l'arrestation du cinéaste en Suisse, concernant sa condamnation aux États-Unis pour rapports sexuels illégaux avec une jeune fille de 13 ans en 1977. "Elle n’avait plus vraiment de sens puisqu’il avait été pardonné par la victime", réaffirme-t-il sur Europe 1, en référence aux déclarations de la victime en 1997. En raison de cette affaire, Roman Polanski ne reste libre de circuler que dans trois pays : la France, la Pologne et la Suisse.

Au soutien de Nadine Trintignant

Mercredi, Nadine Trintignant, connue pour sa lutte contre les violences faites aux femmes après la mort de sa fille, Marie, sous les coups de Bertrand Cantat, a défendu elle aussi Roman Polanski. Selon elle, le réalisateur est victime d'une cabale injustifiée. "Il a fait une chose grave il y a 44 ans. En 44 ans, il y a eu des milliers femmes violées partout dans le monde, et on ne connaît pas le nom des hommes qui ont fait cette mauvaise action. Ce ne serait pas Roman Polanski, on lui ficherait la paix (…) Il y a la jalousie (envers) quelqu'un qui a réussi alors que c'était un petit Polonais sorti du ghetto."

Ces déclarations ont été critiquées, mais Frédéric Mitterrand souhaite prendre la défense de Nadine Trintignant. "Le témoignage de madame Trintignant est particulièrement émouvant parce qu’on ce qu’elle a vécu et ce qu’elle vit encore tous les jours. C’est une parole qui mérite autant d’être écoutée que d’autres", souligne-t-il.