L'humoriste Monsieur Poulpe se met à la bande dessinée et dénonce la censure

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Céline Brégand

Co-scénariste de la bande dessinée "Alain au pays des merveilles" avec Davy Mourier, l'animateur et humoriste Monsieur Poulpe explique dans "Culture Médias" mercredi le principe de cette BD "dont on est soi même le crayon" et qui évoque le sujet de la censure que peuvent parfois subir les artistes.

Monsieur Poulpe ne chôme pas. Présentateur de "Poulpovision", sa nouvelle émission humoristique hebdomadaire sur Canal+, animateur du podacst "Crac-crac" sur la sexualité, celui qui s'est fait connaître du grand public dans "Le Grand Journal" sur Canal + a également coscénarisé une bande dessinée, intitulée Alain au pays des merveilles (Une case en moins), avec Davy Mourier et illustrée par Ariel Bittum. Une BD "dont on est soi même le crayon", autrement dit, dans laquelle "le lecteur ou la lectrice va participer à la création de la BD. Des cases ont été effacées par des méchants et c'est aux personnes qui lisent la BD de participer en dessinant des dessins qui vont avec l'histoire. Parfois c'est carrément écrire des dialogues dans des bulles, faire du pliage ou du coloriage", explique-t-il dans "Culture Médias" mercredi. 

"L'idée, c'est que tout le monde participe, et de réveiller l'artiste endormi chez tout le monde", souligne Monsieur Poulpe. "Évidemment, des dessinateurs de fou nous envoient des dessins mais il y aussi des gens qui s'essaient au dessin avec la BD et on les partage sur les réseaux sociaux", ajoute l'auteur. 

"La censure vient d'un peu partout"

Alain au pays des merveilles raconte l'histoire d'un dessinateur de BD prénommé Alain qui abandonne sa passion pour entrer au ministère de la censure. En arrivant, il signe un document et le ministre de la censure lui demande : "Vous ne voyez aucun problème à retirer des libertés aux artistes pour protéger les revenus des grosses sociétés de production ?"

Pour Monsieur Poulpe, "la censure vient d'un peu partout". "Il y a un peu de fond dans cette BD. Je ne vais pas crier à la censure mais j'ai aussi un peu subi…" note-t-il. Il y a deux ans, l'humoriste touche-à-tout déclarait dans Télérama qu'aujourd'hui, "le fait de faire des blagues misogynes, racistes, antisémites ou homophobes, en gros le boulot de n'importe quel humoriste, est devenu tabou". "C'est compliqué quand on fait un humour où on est un peu borderline. On joue avec les frontières et c'est un exercice d'équilibre un peu compliqué", estime Monsieur Poulpe.

"Même si on le fait bien, on est quand même rattrapé par plein de trucs un peu chiants. Alors je ne vais pas aller dans le 'on peut plus rien dire' mais c'est vrai qu'il faut faire toujours un peu attention à sauvegarder ce truc-là", ajoute-t-il. "Il y a quelques semaines, on était en train de dire 'moi je suis Charlie' et je pense qu'on a tendance à l'oublier les autres jours de l'année."