Leïla Slimani : "Mes personnages de femmes ne correspondent pas aux rôles que la société voudrait leur donner"

© Martin BUREAU / AFP
  • Copié
A.D
La romancière auréolée du dernier Prix Goncourt continue de sonder l’âme féminine, au théâtre ce week-end et dans un essai sur la sexualité qui sera publié en septembre.
INTERVIEW

Jusqu'à dimanche au Théâtre des Mathurins, le festival "Paris des femmes" célèbre le théâtre féminin sur le thème du scandale. Il s'y joue des pièces courtes, écrites entre autres par Christine Angot et Leïla Slimani, dernier prix Goncourt pour Chanson douce, qui sera prochainement adapté au cinéma. La romancière était l'invitée, samedi sur Europe 1, de l'émission C'est arrivé cette semaine.

Un essai sur la législation liée à la sexualité. Le scandale, version Slimani, se déroule dans un cabinet de gynécologie à Casablanca. Trois femmes, qui sont venues pour se faire avorter en secret, attendent dans une salle d'attente. Le silence va se briser puisqu'elles vont discuter les unes avec les autres et se raconter leurs parcours, très différents.

"Le Maroc est mon pays, je le connais. Et c'est un pays où je m’intéresse beaucoup aux questions liées à la sexualité et en particulier à la législation liée à la sexualité, souligne l’écrivaine franco-marocaine. Je vais sortir en septembre prochain un essai lié à cette question." L'auteur a beaucoup étudié sur le sujet et en a ressorti beaucoup d'histoires vécues. "Le scandale, c'est souvent ce qu'on tait parce que le monde nous interdit de le dire. Moi, j'avais envie de faire éclater ces voix inaudibles."

"Parts sombres". Avec cette pièce, Leïla Slimani fait le lien avec ses romans. "Tous mes personnages de femmes ne correspondent pas aux rôles que la société voudrait leur donner." Dans son premier livre, Dans le jardin de l'ogre, elle racontait l'histoire d'une femme en proie à des désirs sexuels gargantuesques. Dans son deuxième ouvrage, une nounou tuait les enfants dont elle avait la garde. "Ce sont des femmes qui sont des parias. J'aime aussi mettre en scène nos mauvaises pensées, nos mauvaises actions et montrer que les femmes ont aussi des parts sombres."