Le Festival d'Angoulême va intégrer des femmes dans sa sélection

Une exposition manga du Festival d'Angoulême, en 2012.
Une exposition manga du Festival d'Angoulême, en 2012. © PIERRE DUFFOUR / AFP
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Face à la polémique sur l'absence d'auteures dans la liste des nommés pour le Grand prix, le Festival de BD a décidé d'introduire des noms de femmes parmi les sélectionnés. 

Le Festival d'Angoulême revoit sa copie. Accusés de sexisme, les organisateurs ont décidé d'introduire "des noms d'auteures dans la liste des sélectionnés au titre du Grand Prix 2016", ont-ils annoncé par communiqué mercredi après-midi. Mardi, le Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme avait appelé au boycott de ce prix, en raison de l'absence de femmes parmi les nommés.

Plusieurs dessinateurs de renom, parmi lesquels Riad Sattouf et Joann Sfarr, avaient décidé de se joindre au mouvement en se retirant de la liste du Grand Prix. "Aucun auteur ne peut souhaiter figurer sur une liste entièrement masculine", avait estimé Riad Sattouf, mardi sur Facebook. 

Le Festival dit comprendre "l'enjeu de la présence des créatrices dans le bande dessinée". Face à la polémique, le Festival d'Angoulême a donc décidé de revoir sa position. "Même si le Festival déplore que sa relation aux auteures puisse être considérée, en la circonstance, par le prisme réducteur du Grand Prix, il comprend très bien qu’aujourd’hui, des femmes et des hommes soient sensibles à cet enjeu de la présence des créatrices dans la bande dessinée", est-il écrit dans le communiqué publié par les organisateurs. "En conséquence, le Festival va, sans enlever aucun autre nom, introduire de nouveau des noms d’auteures dans la liste des sélectionnés au titre du Grand Prix 2016", conclut le Festival. 

"Le Festival ne peut pas refaire l’histoire de la bande dessinée." Le Festival a également tenu à nuancer les critiques en rappelant l'histoire de la bande dessinée. "Force est de constater qu’il y très peu d’auteures reconnues", constate le communiqué. "Si l’on observe la bande dessinée franco-belge, qui nous est la plus proche, et que l’on regarde des marqueurs générationnels, tels que les périodiques Tintin, Spirou, Pilote, A suivre, Métal Hurlant, Fluide Glacial, … il est objectivement beaucoup plus rapide de compter leurs auteures (presque sur les doigts de la main) que leurs auteurs. Le Festival ne peut pas refaire l’histoire de la bande dessinée", estiment les organisateurs.