Confiné avec ses cinq enfants, Eric Judor décrit un dimanche perpétuel au micro de Frédéric Taddeï (photo d'archives). 6:10
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Margaux Lannuzel
Le comédien et réalisateur avait tout compris avant tout le monde : dans ses films Seul tout, Problemos et La Tour de contrôle infernale, Eric Judor décrivait un Paris totalement désert, une pandémie et même une recette pour guérir le coronavirus. "Je ne sais pas si ça doit m'effrayer ou me plaire", glisse-t-il, confiné, au micro d'Europe 1. 
INTERVIEW

Eric Judor, Nostradamus ? Confiné, le comédien et réalisateur fait l'inventaire de ses films : Seul tout, avec pour décor un Paris totalement désert, Problemos, dans un pays frappé par une pandémie, et La tour de contrôle infernale, où il donne la recette pour soigner... le coronavirus. "Je ne sais pas si ça doit m'effrayer ou me plaire", souffle-t-il. "Je suis en train d'écrire en ce moment et je n'écris plus que des trucs extrêmement bienveillants, où il ne se passe rien de spécialement grave, histoire de ne pas forcer le don si c'en est un." 

 

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"Maintenant, on est dans Seul tout"

Ces coïncidences doivent-elles causer des remords aux critiques, pas toujours tendres avec ces longs-métrages ? "Je ne suis pas sûr que le fait que ça arrive rende mes films bons", sourit Eric Judor. "Mais je conseille aux gens de regarder Problemos, qui a été écrit par Blanche Gardin et Noé Debré. On doit reconnaître l'immense talent visionnaire de ces grands auteurs."

Quand il évoque Seul tout, le réalisateur se souvient aussi de scènes tournées à la faveur des répétitions du 14-Juillet, sur les Champs-Elysées vides. "C'était assez angoissant déjà. Je me souviens de courir sur les Champs et d'entendre l'écho de mes pas sur chaque façade. Je me disais : jamais de la vie je n'aurais envie de vivre dans un monde comme ça. Et c'est impressionnant de voir que maintenant, on est dans Seul tout."

 

"Énorme respect à toutes les maîtresses d'école"

Confiné pour de vrai, donc, Eric Judor vit "comme si c'était tous les jours dimanche". "J'ai cinq enfants, je suis tous les jours avec des enfants hurleurs, c'est balaise", souffle-t-il. Et d'assurer de son "énorme respect à toutes les maîtresses d'écoles, tous les profs. Je change de regard sur cette profession."

A part ça, peu de courses - "je flâne trop, je serais capable de tâter tout un tas de produits avant de me dire que c'est le bon avocat ou la bonne tomate, et contaminer tout un tas d'autres personnes" - et "un truc qu'(il) ne faisai(t) jamais avant" : regarder le journal de 20 heures. "Pour connaître la version officielle", explique le comédien. Avant de "repartir sur Instagram".