Pour Frédéric Lenoir, être en compétition avec les autres est "un poison de l'esprit"

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Frédéric Lenoir publie "Juste après la fin du monde" © Europe 1
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Alexis Patri , modifié à
Le sociologue et philosophe Frédéric Lenoir présente vendredi dans "Ça fait du bien" son nouveau livre intitulé "Juste après la fin du monde". Il explique au micro d'Anne Roumanoff pourquoi il estime que l'esprit de compétition entre humains entraîne ce qu'il appelle dans son livre "la dysharmonie du monde".
INTERVIEW

"Dans notre relation au monde et aux autres, recherchons toujours la justice et l'harmonie. Ce sont les deux phares qui doivent éclairer toutes nos actions". Cette phrase, qui peut être utile aux futurs candidats du baccalauréat de philosophie, est extraite de Juste après la fin du monde, le nouveau livre de Frédéric Lenoir. Le sociologue et philosophe, invité vendredi de l'émission Ça fait du bien, explique ce qui freine dans l'esprit humain cette recherche de l'harmonie.

"Je pense qu'un monde dans lequel on rechercherait tous la justice et l'harmonie serait un monde parfait", confirme Frédéric Lenoir sur Europe 1. "Sauf qu'effectivement on est dans un monde où il y a beaucoup d'injustices. Et on est dans un monde dans lequel la rivalité et la compétition créent de la dysharmonie."

4 mauvaises herbes de la pensée

Le philosophe identifie quatre mauvaises herbes qui nous empêchent de vivre en harmonie : l'esprit de possession, l'esprit d'avidité, l'esprit de convoitise et l'esprit de domination. "Et tout ça s'enchaîne", précise-t-il. "C'est-à-dire que dès que vous possédez, vous vous comparez avec les autres et que vous voulez toujours plus. Vous êtes en compétition, et c'est comme ça que le monde est en train d'être détruit."

"C'est pour cela qu'il faut quitter ces poisons de l'esprit et être dans quelque chose où ce n'est pas très important de posséder", conseille Frédéric Lenoir. "Avoir ce dont a un besoin pour bien vivre, ok. Mais avoir pour avoir, et pour avoir plus que les autres, c'est ce qu'on appelle le désir mimétique."

Un "désir mimétique", "typique chez les adolescents", que le philosophe définit ainsi : "Je veux quelque chose, non pas parce que j'en ai vraiment besoin, mais parce que les autres l'ont, et que je me sens dévalorisé si je ne l'ai pas."