"Falling" : Viggo Mortensen signe un émouvant portrait de la relation père-fils

"Falling", le premier film de Viggo Mortensen en tant que réalisateur, est en salles aujourd'hui, en partenariat avec Europe 1 © Copyright 2020 PROKINO Filmverleih GmbH
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Avec "Falling", en salles mercredi en partenariat avec Europe 1, Viggo Mortensen signe son premier film en tant que réalisateur, un émouvant portrait de la relation père-fils sur fond de fin de vie.

Dans Falling, en salles mercredi, John (Viggo Mortensen) vit en Californie avec son compagnon Eric et leur fille adoptive Mónica, loin de la vie rurale conservatrice qu’il a quittée voilà des années. Son père, Willis (interprété par Lance Henriksen), un homme obstiné issu d’une époque révolue, vit désormais seul dans la ferme isolée où a grandi John. L’esprit de Willis déclinant, John l’emmène avec lui dans l’Ouest, dans l’espoir que sa soeur Sarah (Laura Linney) et lui pourront trouver au vieil homme un foyer plus proche de chez eux. Mais leurs bonnes intentions se heurtent au refus absolu de Willis, qui ne veut rien changer à son mode de vie...

 

>>> Un projet personnel

C’est la disparition de sa mère qui va faire naître en Viggo Mortensen le projet du film. "L’idée m’est venue alors que je survolais l’Atlantique après l’enterrement de ma mère", confie-t-il. "Je n’arrivais pas à dormir ; mon esprit était envahi d’innombrables souvenirs d’elle et de notre famille à différentes étapes de notre vie. Je me suis mis alors à relater des événements et des bribes de dialogues qui me revenaient de l’enfance. Et plus j’écrivais sur ma mère, plus je pensais à mon père », explique-t-il.

"Au moment où nous avons atterri, les impressions que j’avais couchées sur le papier avaient évolué pour devenir une histoire composée de conversations et de moments parfois rêvés. Paradoxalement, ces séquences inventées me permettaient d’être plus proche de la vérité de mes sentiments pour ma mère et mon père qu’une énumération factuelle de souvenirs spécifiques. J’ai fini par écrire une histoire père-fils sur une famille fictive ayant des traits communs avec la mienne. Dans mon carnet figurait la structure de base de ce qui est finalement devenu le scénario de Falling"

 

>>> Les clivages entre un père et son fils

Peu de relations sont aussi fondamentales et complexes que celle qui lie un enfant à ses parents. Au fur et à mesure que l’histoire se déroule, le film fait des allers et retours dans le temps, révélant progressivement, à travers les souvenirs individuels ou partagés des deux hommes, les événements cruciaux qui ont défini leur relation complexe. Viggo Mortensen commente : "La dynamique de leur relation résulte des clivages générationnels et géographiques entre un fermier vieillissant à l’esprit conservateur et celui qu’il considère comme un fils rebelle et moralement faible. C’est aussi l’illustration du contraste entre la campagne du coeur des États-Unis et la société urbaine de la côte Ouest, plus progressiste."

Bien que réticent au départ à jouer dans un film qu’il avait écrit et devait aussi réaliser, Viggo Mortensen a accepté de tenir le rôle du fils adulte afin d’en assurer le financement. En 2008, Viggo Mortensen avait joué dans "Appaloosa" (écrit et réalisé par Ed Harris), sur lequel il avait rencontré Lance Henriksen, acteur emblématique bien connu pour ses rôles dans "Aliens, le retour" et "Terminator". C’est à lui qu’il a demandé de jouer le rôle complexe du père.

Souvent choisi pour incarner des méchants, l’acteur était impatient d’incarner une figure patriarcale tout en relevant le défi de jouer également une personne atteinte de démence. Il a beaucoup apprécié le portrait de famille sans fard tracé par le scénario : Falling dépeint l’endurance et la résolution nécessaires pour être une famille. Jamais je n’avais vu cela représenté avec autant de force au cinéma" affirme Lance Henriksen.

 

>>> Un premier film en tant que réalisateur

Viggo Mortensen est un acteur à la filmographie prestigieuse, ayant obtenu 3 nominations à l’Oscar du meilleur acteur (la dernière en 2019 pour "Green Book : sur les routes du Sud"). Il a travaillé avec certains des plus grands réalisateurs, notamment Jane Campion, Peter Weir, et son ami proche David Cronenberg. "J’ai eu la chance d’apprendre auprès de certains des meilleurs réalisateurs", dit-il, "et je me suis efforcé d’appliquer ces leçons pour préparer le tournage et communiquer efficacement avec les acteurs et l’équipe. En tant qu’acteur, j’ai toujours été curieux. Je m’intéressais à l’objectif choisi pour la caméra, à la manière dont une scène était éclairée, à la raison pour laquelle tel manteau ou telle robe avaient été choisis. J’ai toujours aimé l’aspect collaboratif du cinéma, la possibilité de participer pleinement au processus de narration".

Le producteur du film Chris Curling salue au passage le travail d’un Viggo Mortensen multi-casquettes : "En tant que comédien, Viggo est réputé pour la rigueur de sa préparation et le souci du détail qu’il apporte à chacun de ses rôles. On retrouve cette attention minutieuse dans tout son travail, au-delà du jeu : son écriture, sa peinture, ses photographies, son travail d’éditeur. Il apporte le même soin à son approche de la mise en scène. Son engagement dans chaque aspect de l’interprétation, de l’image et du son, cette motivation profonde à ce que chaque élément contribue à l’ensemble de la création, est ce qui fait de Falling un film hors du commun."

Falling, qui faisait partie de la prestigieuse Sélection Officielle de Cannes 2020, est en salles ce mercredi, en partenariat avec Europe 1.