«Enterrement de vie de garçon» sur Canal+ : une comédie douce-amère sur la masculinité avec Panayotis et Fary

Enterrement de vie de garçon
Fary et Panayotis Pascot sont à l'affiche de la nouvelle série Canal+ "Enterrement de vie de garçon" © Copyright Calt Story / CANAL+
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Solène Delinger , modifié à
Canal+ diffuse ce mercredi 14 février les deux premiers épisodes d'"Enterrement de vie de garçon", sa nouvelle série tendre et caustique suivant une bande de potes confrontée au deuil d'un des leurs. Panayotis Pascot et Fary brillent dans cette comédie où les hommes, à qui on a appris à ne jamais pleurer, brisent enfin l'armure. 

Les séries et les films sur les hommes n'ont plus vraiment le vent en poupe... Sept ans après l'avènement du mouvement #MeToo, il était pourtant grand temps que la fiction s'empare des questions autour de la masculinité, ô combien nécessaires dans la lutte pour l'égalité hommes-femmes. Avec Enterrement de vie de garçon, sa nouvelle série en quatre épisodes, Canal+ prend le sujet à bras le corps. 

Cinq amis qui se livrent à une introspection

Le pitch est simple : cinq amis passent une soirée ensemble après avoir perdu l'un des leurs, Daniel, le frère de Paul (Panayotis Pascot). L'occasion pour eux d'honorer sa mémoire et de partager leur chagrin. Sauf que Paul, Adib (Adib Alkhalidey), Noah (Fary), Zach (Jason Brokerss), et Oscar (Guillermo Guiz) ne sont pas les plus forts pour exprimer leurs émotions.... "Ils vont évidemment parler de tout sauf de l'éléphant dans la pièce qui est leur ami disparu", commente Panayotis lors de la conférence de présentation de la série.

Nos cinq copains vont donc parler de tout et de rien, et s'ouvrir petit à petit au fil de leur soirée. "Ce sont des hommes qui se plongent à l'intérieur d'eux-mêmes, ce qui est quelque chose que la masculinité d'un autre temps ne permettait pas", analyse Panayotis. Dans Enterrement de vie de garçon, Paul et ses amis ne cessent de s'interroger sur leurs comportements, leur rapport à la famille, l'amour et la mort (pourquoi n'arrivent-ils pas à pleurer depuis l'annonce de la disparition de Daniel ?).

Des certitudes bouleversées

Autant de questions existentielles qui viennent bouleverser leurs certitudes sur la masculinité. Zach, par exemple, se ment à lui-même : il est en dépression mais ne le dit pas, par peur de paraître "faible". Son pote Noah en est quant à lui persuadé : un "vrai homme" multiplie les conquêtes et ne peut pas s'engager. Il ne voit pourtant qu'une seule femme, Mona, depuis six mois. Mais impossible pour lui de se dire en couple ! "Mon personnage se convainc qu'être un homme, c'est être un homme à femmes. Il se complaît dans cette idée-là. Il va découvrir qu'il est en train de tomber amoureux et que ça ne fait pas de lui quelqu'un de faible", souligne Fary, également présent à la conférence de presse.

C'est grâce à ses amis, qui le poussent dans ses retranchements, que Noah trouve la force de parler à Mona. La scène est drôlissime : Noah débarque en pleine nuit à l'hôpital où exerce Mona, infirmière, car Paul vient de se faire casser le nez dans un club de strip-tease. Noah, l'interrompt alors qu'elle s'occupe d'une patiente. Enfin décidé à lui déclarer sa flamme, il se lance dans un monologue mais les mots ont du mal à sortir... "J'étais dans un club de strip-tease et ça ne m'a rien fait du tout, j'étais froid, neutre", lance-t-il en toute sincérité sous le regard scandalisé de Mona. "Et alors ?", lui répond-elle, énervée. "Il essaie de vous dire qu'il est gay", intervient sa patiente sous le regard médusé de Noah. C'est bien senti et savoureux !

Le rire comme mécanisme de défense

Dans Enterrement de vie de garçon, la comédie, omniprésente, habille le drame. Le rire est en fait un mécanisme de défense pour ces cinq copains qui se balancent des vannes à tout va. Un moyen de fuir leur réalité dramatique. "On voit moins la comédie comme un genre que comme un langage. Donc pour nous, pouvoir raconter des choses dramatiques par la comédie est une évidence. C'est comme choisir une langue et il n'y a pas de limites de sujets ou de genres qu'on pourrait raconter avec ce langage-là", confie Fary. 

"On a énormément rigolé quand ça tournait", surenchérit Panayotis. Et ça se sent ! On voit de vrais potes débattre, se chamailler, refaire le monde. Le rythme est soutenu, les punchlines s'enchaînent et ce n'est pas un hasard : nos cinq trublions sont tous issus du monde du stand-up et ont tous participé à l'écriture de la série. "Il y avait une solidarité quasi fraternelle évidemment, mais humoristique entre nous. On avait tous envie que chacun ait la meilleure partition en fonction de son propre instrument", explique Panayotis qui a également fait ses premiers pas en tant que réalisateur avec son ami Adib Alkhalidey.

Le résultat de leur travail commun est un vrai petit bijou poétique, drôle, piquant, doux et sensible, à l'image des hommes qu'ils sont.