"C'est ce qui sauvera le monde" : le plaidoyer de Tahar Ben Jelloun pour la poésie

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Séverine Mermilliod
Le poète et romancier Tahar Ben Jelloun, prix Goncourt en 1987, était l'invité de Ça fait du bien, mercredi sur Europe 1. Conscient que l'époque n'invite pas vraiment à l'optimisme, il souligne l'importance de la poésie. "C’est ce dont nous avons le plus besoin en ce moment", assure-t-il.
INTERVIEW

"La poésie, c’est ce dont nous avons le plus besoin en ce moment. La poésie est ce qui sauvera le monde", a martelé Tahar Ben Jelloun, écrivain, poète et prix Goncourt en 1987, au micro d'Europe 1. Invité de Ça fait du bien, chez Anne Roumanoff, sur Europe 1, l'écrivain franco-marocain, auteur francophone le plus traduit au monde, assure que la poésie permet de "révéler ce qu'il y a de meilleur en l'homme." "Imaginez une société où il n’y a pas de poésie, pas de musique : c’est l’enfer. On a besoin de la poésie pour vivre", appuie le poète.

"L'humanité n'est pas très belle"

Avant les romans, les premières publications de Tahar Ben Jelloun furent des poèmes, recueillis dans Hommes sous linceul de silence, paru en 1971. Leur auteur considère que le poète doit tirer son inspiration de la vie quotidienne et non de ses rêves - c'est en tout cas sa méthode. "Je ne suis pas très rêveur, je suis très concret", assure-t-il. Mais comment faire quand l'on est confronté "à la douleur du monde" comme il le dit, aux informations, partout et tout le temps ?

"Le poète est dans le monde, il est en contact direct avec la vie quotidienne, avec les gens modestes, humbles, les gens puissants, pour pouvoir écrire et révéler ce qu’il y a de meilleur en l’homme. Car l'homme n'est pas totalement mauvais, même si l'humanité n'est pas très belle", estime-t-il. Même si, admet Tahar Ben Jelloun, "de temps en temps nous avons des surprises, des gens qui sortent de cette humanité malveillante pour faire du bien". Son dernier recueil, intitulé Douleur et lumière du monde, est sorti en 2019.