César : Darroussin raconte avoir été traité d'"antisémite" pour avoir écorché le nom de "Polanski"

Jean-Pierre Darroussin a annoncé la victoire de Roman Polanski pour la meilleure adaptation aux derniers Césars.
Jean-Pierre Darroussin a annoncé la victoire de Roman Polanski pour la meilleure adaptation aux derniers Césars. © BERTRAND GUAY / AFP
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Jonathan Grelier , modifié à
Lors de la cérémonie des Césars 2020 fin février, l'acteur Jean-Pierre Darroussin avait annoncé la victoire du réalisateur Roman Polanski pour le prix de la meilleure adaptation en prononçant mal son nom, suscitant des critiques. "Je me suis fait traiter d'antisémite, je me suis fait agresser dans la rue, devant mes enfants" à la suite de cette prise de parole, déplore-t-il dimanche sur Europe 1.
INTERVIEW

S'il affirme continuer "à en rigoler un petit peu", l'acteur Jean-Pierre Darroussin ne garde pas un bon souvenir de la cérémonie 2020 des César qui a eu lieu fin février dernier à Paris. Ou plutôt des réactions qui ont suivi son attitude lorsqu'il a annoncé la remise du prix de la meilleure adaptation au réalisateur franco-polonais Roman Polanski. Jean-Pierre Darroussin avait, a minima, bredouillé le nom du réalisateur accusé notamment de viol. "Je me suis fait traiter d'antisémite", déplore-t-il, dimanche, au micro de Pascale Clark sur Europe 1.

"Je fais ma blague à la con et je me retrouve avec des gens qui montent sur leurs grands chevaux..."

"Je me suis fait agresser dans la rue, devant mes enfants. Tout ça, ce n'est pas du tout agréable à vivre", insiste-t-il. "Enfin bon, on sait bien qu'on peut tomber sur des idiots dans la rue." Quant à sa prise de parole du début d'année sur Roman Polanski, qui vient d'une famille juive, l'acteur assure avoir "nommé" son nom, mais dit l'avoir "mal prononcé". "On m'appelle parce que apparemment personne ne veut aller remettre des prix", raconte-t-il à propos des César. "Je m'y colle, je fais ma blague à la con et je me retrouve avec des gens qui montent sur leurs grands chevaux après. C'était incroyable, invraisemblable", complète-t-il.

"Quand j'ai fait ma petite 'blagounette', un peu idiote je reconnais, les gens ont ri. Et à la fin des César, les gens sont venus me voir et m'ont dit : 'Merci, ça a détendu, c'était super.' C'est-à-dire que les gens l'ont pris à la rigolade comme moi je l'ai fait", ajoute l'acteur. "On est dans un monde qu'on maîtrise de moins en moins, qui fait peur et qui fait que tout le monde se méfie", conclut-il. Pour lui, pourtant, "c'est quand même de rencontrer les autres qui est le plus intéressant, de ne pas se méfier de l'autre".