bruno solo 2000
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Guillaume Perrodeau
Dans "L’Équipée sauvage" sur Europe 1, le comédien évoque la polémique autour de Roman Polanski, accusé une nouvelle fois de viol, alors qu'un de ses films, "J'accuse", est actuellement en salles. À Paris, des militantes féministes avaient empêché une avant-première du long-métrage, au cri de "Polanski violeur, cinémas coupables".
INTERVIEW

La polémique agite le petit monde du cinéma depuis le 8 novembre, après les nouvelles accusations de viol visant le réalisateur Roman Polanski. L'ex-mannequin Valentine Monnier accuse en effet le cinéaste de l'avoir l'avoir frappée et violée en 1975 en Suisse, alors qu'elle avait 18 ans. Au même moment, le nouveau long-métrage du Franco-Polonais, J'accuse, est sorti en salles, relançant le débat : faut-il séparer l'homme de l'artiste et soutient-on l'homme en allant voir l'oeuvre de l'artiste ?

L'exemple d'Autant-Lara

Interrogé à ce sujet au micro d'Europe 1 dans L’Équipée sauvage, Bruno Solo a fait savoir son opinion. "La dissociation entre l'homme et l'artiste existe, de fait", estime le comédien. "On ne connaît pas l'intimité de chaque artiste, peintre, écrivain, sculpteur ou réalisateur", a-t-il expliqué. L'acteur en a profité pour rappeler que certains grands artistes avaient déjà fait l'objet de tels débat, comme l'écrivain Louis-Ferdinand Céline ou encore le réalisateur Claude Autant-Lara. "Il a tenu des propos épouvantables à la fin de sa vie (antisémites, ndlr) et c'est pourtant l'homme qui a fait La traversée de Paris et dénonçait l'Occupation."

"Quand on creuse dans l'intimité de certains artistes, on découvre des choses"

"Après, quand on creuse dans l'intimité de certains artistes, on découvre des choses. À partir de ce moment-là, il faut juger l'homme, et pas nécessairement l'artiste. Mais parfois, cela s'imbrique", a poursuivi Bruno Solo. Selon lui, des sanctions sont nécessaires.

Bruno Solo a par ailleurs salué les pistes évoquées par Franck Riester afin de lutter et de prévenir les violences faites aux femmes dans le monde du cinéma. Le ministre de la Culture a ainsi proposé la nomination d'un référent harcèlement sexuel sur les tournages, pour que de potentielles victimes puissent se signaler pendant un tournage. Une idée "essentielle et rassurante", affirme le comédien.