auberge ravoux van gogh 1:21
  • Copié
Caroline Baudry, édité par Loane Nader // crédit photo : Auvers-sur-Oise : BERTRAND GUAY / AFP
Plonger dans la palette de Vincent Van Gogh ou discuter avec l’avatar du monstre sacré grâce à l’intelligence artificielle est désormais possible à partir d’aujourd’hui au Musée d’Orsay à Paris. L’exposition s’intéresse aux derniers mois de l’artiste à Auvers-sur-Oise, dans la célèbre auberge Ravoux, à une heure au Nord de la capitale.

Une exposition exceptionnelle va se dérouler à Paris au musée d'Orsay sur les dernières heures de la vie du grand Vincent Van Gogh. Ce dernier avait choisi Auvers-sur-Oise, où s'est rendue Europe 1, pour ses derniers moments avant de s'éteindre, ou plutôt de se donner la mort. Juste avant, le peintre s'était acharné à une activité frénétique : la réalisation de 74 toiles en 70 jours ! 

Le 27 juillet 1880, Vincent Van Gogh quitte donc au matin la minuscule chambre qu'il occupe dans une auberge et remonte, comme une dernière ascension, un cours sentier. Équipé d'un chevalet sous le bras, il s'installe pour une ultime coup de pinceau face à un mur de racines enchevêtrées, situé aujourd'hui sur le terrain de Jean-François et Hélène Serlinger.

"C'est dans une lumière douce, qu'il se tire une balle"

Ces derniers décident de créer l'association de sauvegarde du site à cette découverte. "Je pense que ça dit sa lutte pour la vie. À chaque fois qu'il exprimait cette solitude, il peignait toujours des racines, qui pour lui étaient le symbole de quelque chose de difficile. Mais c'est une peinture qui est pleine de lumière. On peut voir du bleu, du vert", décrit Hélène Serlinger. Il faut traverser le jardin du couple de passionnés, comme entrer dans le tableau, pour atteindre les champs de blé dans les hauteurs. 

"C'est dans une lumière douce, de fin de juillet, qu'il se tire une balle. 15 jours avant son suicide, il peint le champ de blé au corbeau, un de ses plus fameux tableaux, et décrit 'ce sont d'immenses étendues de blé sous des ciels troubles, et je ne me suis pas gêné pour chercher à exprimer de la tristesse…'", raconte à son tour Jean-François Serlinger. Vincent Van Gogh titube et regagne enfin son auberge le soir et y meurt deux jours plus tard des suites de sa blessure. Dans une dernière lettre à son frère, il écrit "Mon travail à moi, j'y risque ma vie et ma raison".