Archéologie : un trésor médiéval "exceptionnel" découvert à l'abbaye de Cluny

L'abbaye de Cluny, où la découverte a été réalisée.
L'abbaye de Cluny, où la découverte a été réalisée. © ANNE BAUD, ANNE FLAMMIN / LABORATOIRE ARCHEOLOGIE ET ARCHEOMETRIE / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour le CNRS, il s'agit d'une "découverte impressionnante tant scientifiquement que pour le grand public".

Ils sondaient l'angle d'un ancien bâtiment de l'abbaye de Cluny quand ils sont tombés sur un trésor médiéval : plus de 2.000 pièces du 12e siècle, une découverte "rare", selon des chercheurs de l'Université Lyon-II et le CNRS.

"On pensait que c'était du bronze". Mi-septembre, l'équipe d'Anne Baud, enseignante-chercheure à Lyon-II et d'Anne Flammin, ingénieure au CNRS, creusait à la pelle mécanique pour reconnaître l'angle de l'ancienne infirmerie de l'abbaye quand des pièces ont commencé à tomber au fond du sondage. "On pensait que c'était du bronze au début puis on a remarqué que c'était une monnaie ensuite on a vu un amas, un lot entier de monnaies, il y en avait énormément", a raconté Clarisse Couderc, étudiante en master 2 qui participait à la fouille, en marge d'une conférence de presse à Lyon. "La chance d'une vie" pour cette future archéologue.

2.200 deniers et obole en argent. Plus de 2.200 deniers et obole en argent, en majorité émises par l'abbaye de Cluny, ainsi que 21 dinars musulmans en or enfermés dans une peau tannée, étaient regroupés dans un sac en toile. Il renfermait également une bague sigillaire en or marquée "Avete", une "parole de salutation dans un contexte religieux", une feuille d'or repliée de 24 grammes et une piécette en or.

L'histoire d'un religieux qui aurait caché cette somme ? Le délégué régional du CNRS Frédéric Faure s'est félicité de cette "découverte impressionnante tant scientifiquement que pour le grand public". "Ce qui est assez rare, c'est que c'est un trésor de la première moitié du 12e siècle, très homogène, nous l'avons dans sa globalité, nous avons ses contenants même s'ils subsistent à l'état de vestiges et nous savons où nous sommes dans l'abbaye, ça ouvre des perspectives énormes de recherche", s'est réjouie Anne Baud. À qui appartenait-il ? "On entrevoit une petite histoire : celle d'un religieux qui a enfoui son pécule pour le cacher", a expliqué Anne Flammin.