Après son mariage avec Laurence Ferrari, Renaud Capuçon a senti "une distance dans le milieu de la musique classique"

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Aurélie Dupuy , modifié à
Le violoniste international a épousé la journaliste il y a sept ans. Lors de leur rencontre, il ne savait ni qu'elle aimait de la musique ni qu'elle faisait de la télé.
INTERVIEW

Il joue avec un violon de 1737 estimé à plus de dix millions de dollars. Ce sont les atouts qui vont de pair avec les sommets de la musique classique. Renaud Capuçon, qui sort un coffret de 4 CD intitulé Le violon roi, est revenu dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans le vie sur son parcours précoce et sur un double coup de foudre : celui qu'il a ressenti pour son épouse, Laurence Ferrari, et celui qu'il a eu en découvrant son violon d'exception.

Un violon à 4 ans, au conservatoire de Paris à 14. Ce sont les parents du virtuose qui ont mis son premier violon dans les mains à l'âge de 4 ans. "J'ai tout de suite aimé ça", se souvient le violoniste. La passion ne se tarit pas et les trois ou quatre heures de pratique quotidiennes à l'adolescence ne deviennent jamais un fardeau. "C’était viscéral et évident. J’aimais ça, il n’avait pas de contrainte." Il entre le conservatoire de Paris à 14 ans, obtient à 16 deux premiers prix : de musique de chambre et de "premier violon".

Entendu sur europe1 :
On a dû penser que j’avais changé alors que j’ai continué ma vie de la même façon.

A 40 ans désormais et dans la plénitude de son art, il présente en moyenne 120 concertas par an à travers le monde, avec sa plus belle arme : un violon de la première moitié du 18e siècle, un Guarnerius del Gesù qui a appartenu à Isaac Stern, possédé désormais par une banque suisse-italienne. L'établissement bancaire lui prête l'instrument et lui a demandé de le choisir parmi plusieurs pièces de choix dont un Stradivarius. Mais il n'hésite pas. "C’était évident, comme quand vous rencontrez la femme de votre vie. Vous n’avez pas besoin de réfléchir."

"Elle ne m'avait jamais entendu". C'est d'ailleurs un autre coup de foudre qui s'est produit lorsqu’il rencontre Laurence Ferrari. "Je ne savais pas qu’elle faisait de la télé et qu’elle aimait la musique. Elle ne m’avait jamais entendu." Ils se marient en 2009. "Tout mon entourage a bien vu qu’on était amoureux. Dans le milieu de la musique classique, j’ai senti une petite distance pendant quelques mois, quelques années. On a dû penser que j’avais changé, que j’allais devenir je ne sais quoi alors que j’ai toujours été le même et que j’ai continué ma vie de la même façon."

"Diktat des audiences". Renaud Capuçon découvre alors le milieu de la télévision, un monde qu'il trouve "dur. On prend, on jette. On fait de gens des stars puis on décide qu’ils n’en sont plus. Il y a ce diktat de l’audience que je trouve parfois ridicule", notamment pour la musique classique, qui contrainte d'audience oblige, est peu représentée. Avantage de cet inconvénient : les "stars du classique peuvent être tranquilles partout. Des gens viennent me voir parce qu’ils me reconnaissent par hasard, avec beaucoup de respect. On est protégés", précise le virtuose qui aimerait un jour tenir les baguettes de chef d'orchestre dans une dizaine d'années.