Annette Leos Carax 1:28
  • Copié
Mathieu Charrier et Romain David
La comédie musicale "Annette", de Leos Carax, a marqué l'ouverture du Festival de Cannes mardi. Porté par Marion Cotillard et Adam Driver, ce film, également en compétition, découle d'une idée des Sparks dont les compositions tissent le récit. Surtout, "Annette" détonne par sa grande inventivité visuelle.

Le 74e festival de Cannes s'est ouvert mardi soir avec la présentation en ouverture et en compétition du nouveau long métrage de Leos Carax, Annette. Une comédie musicale portée notamment par Marion Cotillard et Adam Driver. Le film, salué par une partie de la critique, est en passe de s'imposer comme l'un des poids lourds de la compétition. Ce sont les Sparks, mythique groupe californien d’électropop, qui ont proposé à Leos Carax de réaliser cette œuvre sombre, assemblage de morceaux qu’ils ont écrits et composés.

Un film sur "le besoin maladif de reconnaissance"

Annette raconte l’histoire d’un couple de stars et de leur petite fille, Annette, douée de talents exceptionnels. Lui est humoriste, elle cantatrice, la carrière du premier décline, celle de la seconde explose. Et au milieu, cette petite fille, cette jeune Annette, représentée comme une sorte de poupée à l’écran, comme pour symboliser à quel point l’enfant, bien souvent, est le pantin de ses parents. À travers ces personnages, le film parle aussi de la tyrannie du rire :  jusqu’où peut-on aller pour divertir et être reconnu ? 

"Il y a un thème sous-jacent, qui est le besoin maladif de reconnaissance, et ce qu'il déclenche en nous de constructeur ou de destructeur. Ce qui a beaucoup résonné en moi", explique Marion Cotillard. "Ce que ce couple projette sur son enfant est totalement inconscient et destructeur." 

Un concurrent de taille pour la Palme d'or ?

Neuf ans après Holy Motors, présenté également sur la Croisette, Leos Carax change complètement de style avec cet opéra rock tourné et chanté entièrement en live et qui fait déjà partie des prétendants à la Palme d’or. Le film a ravi une large part de la critique, notamment Libération et Le Monde. Dans les colonnes du Figaro, Eric Neuhoff se montre plus froid, évoquant une œuvre "emphatique" et "ridicule".

"À chaque instant, il y a une création folle dans les images de Carax", salue Pierre Lescure, le président du Festival de Cannes, au micro d'Europe 1. "C'est quand même un festival de cinéma ce film, parce qu'il y a énormément de références. Et puis, il y a un casting de rêve avec, au-delà de Marion Cotillard, Adam Driver qui est au propre comme au figuré un géant des acteurs d'aujourd'hui", conclut-il.