À La Villette, l'exposition Napoléon résume un personnage "immense et controversé"

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Romain David , modifié à
L'impressionnante exposition sur Napoléon qui s'ouvre vendredi à La Villette s'annonce comme l'un des rendez-vous culturels incontournables de la saison estivale. Bivouac d'Austerlitz, actes officiels sur l'esclavage, berline du mariage… Didier Fusillier, le président de l'Établissement public du parc et de la Grande Halle de La Villette, évoque quelques pièces maîtresses.
INTERVIEW

Le retour de la vie culturelle, avec la levée mercredi de certaines interdictions, marque aussi le retour des grandes expositions. Comme celle qui s’ouvrira à la Grande Halle de La Villette à partir du 28 mai, et consacrée à Napoléon à l’occasion du bicentenaire de la mort de l’empereur. Elle propose au visiteur un parcours fleuve, de la naissance de Bonaparte en Corse, à sa mort à Sainte-Hélène. La déambulation est ponctuée par 18 vidéos qui replacent ce personnage dans son époque.

"Des expositions sur Napoléon, évidemment, il y en a eu beaucoup, à Fontainebleau ou aux Invalides. Mais là, le château de Versailles, le Louvre, Fontainebleau, le Musée de l'Armée, la Fondation Napoléon, tous les grands musées se sont réunis pour prêter des pièces maîtresses, comme le bivouac d'Austerlitz", salue dimanche au micro d’Europe Midi Didier Fusillier, le président de l'Établissement public du parc et de la Grande Halle de La Villette.

Aborder de face "un personnage controversé"

Alors que la célébration du bicentenaire de Napoléon a agité le débat public ces dernières semaines, notamment parce que l’esclavage fut rétabli sous son règne, Didier Fusillier assure qu’aucun pan de la trajectoire du Corse n’a été éludé dans cette exposition. "C’est un immense personnage de notre histoire, mais c'est aussi un personnage controversé", reconnaît-il. "Ce que nous aborderons grâce à la Fondation pour la mémoire de l'esclavage et son président Jean-Marc Ayrault. Il nous a apporté deux documents très importants qui montrent la signature de Napoléon sur le rétablissement de l'esclavage", indique notre invité. "Nous montrons aussi comment cela peut s'inscrire dans cette époque."

Une ère de profondes transformations

Cette exposition évoquera également le vent de réformes qui, une fois le gouffre de la Révolution enjambé, fait passer la France de l’Ancien régime à l’ère moderne, notamment avec la rédaction du Code civil, du Code de la famille, la création de la Banque de France, ou encore celle des préfectures. Il sera également question du foisonnement artistique sous le Premier Empire, en particulier dans les arts décoratifs. "Et tout cela n'a duré que 14 ans, soit deux septennats. C’est saisissant. On est stupéfait par l'énergie qu'il y avait dans le pays à cette époque", s’émerveille Didier Fusillier.

Une pièce à ne pas manquer ? "Une berline qui vient de Fontainebleau", glisse le directeur de la Grande Halle. Ce véhicule faisait partie du cortège de mariage de Napoléon et de sa seconde épouse, l’Autrichienne Marie-Louise, en 1810. "Cette berline est extrêmement fragile. Elle ne peut plus rouler. Elle est enveloppée dans une sorte de toile qui lui assure un taux d'hygrométrie permanent. Elle est arrivée dans les derniers jours, elle n'était jamais sortie."