Sexion d'Assaut, encore des annulations

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Après les propos homophobes d’un des membres, le groupe de rap a dû annuler huit concerts.

Après Angers et Guipavas annulés pour "risque de trouble à l’ordre public", c’est au tour des concerts de Saint-Etienne, de Caen, de Clermont-Ferrand, du Mans, de Lyon et de Lille d’être supprimés de la tournée de Sexion d’Assaut. Lundi et mardi, ces six nouvelles représentations du groupe de rap ont en effet été annulées, suite à la polémique lancée par les propos homophobes d’un de ses membres. Mercredi, la commune de Saint-Cyr-sur-Loire, près de Tours, a également annulé le concert du groupe, qui devait avoir lieu le 8 octobre.

"En 2010, il reste des groupes comme Sexion d'Assaut, qui stigmatisent une communauté, jugent ou incitent à la haine (...) Sexion d'Assaut a choisi sa voie, elle ne passera pas par la Coopérative de Mai", a justifié dans un communiqué la salle la Coopérative de Mai, qui devait accueillir le groupe le 27 octobre prochain à Clermont-Ferrand.

En tout, ce sont donc huit représentations à rayer de l’agenda pour ce collectif de neuf rappeurs, qui doit monter sur la scène du Zénith de Paris mardi, dans le cadre du concert Orange Rockcorps. "Toutes les salles s'interrogent. Dans les prochaines 48 heures, on aura une vision un peu plus globale sur ce qui va se passer. Pour le moment, on discute avec tout le monde", a expliqué Eric Bellamy, gérant de la société Yuma production, qui gère les concerts des rappeurs parisiens.

"Homophobe à cent pour cent"

Tout est parti des propos d’un des leaders du groupe, Lefa, dans le magazine Hip Hop, sorti en juin dernier. "Pendant un temps, on a beaucoup attaqué les homosexuels parce qu'on est homophobes à cent pour cent et qu'on l'assume. Mais on nous a fait beaucoup de réflexions et on s'est dit qu'il était mieux de ne plus trop en parler parce que ça pouvait nous porter préjudice (…) Imagine, il y a même des gays qui viennent nous voir", avait-il lancé.

Quelques semaines plus tard, le rappeur s’était excusé, en prétextant qu’il ne connaissait pas bien le sens du mot "homophobie". "Je me suis rendu compte en vérifiant la signification du mot ‘homophobie’ que j'avais sorti une connerie plus grosse que moi. C'est vrai que j'ai grandi dans l'ignorance de ce que ce terme signifie vraiment. Mais ni moi ni le groupe ne sommes homophobes", avait-il alors assuré pour se justifier.

NRJ se désolidarise

La semaine dernière, le groupe NRJ avait décidé d’annuler son partenariat avec Sexion d’Assaut pour ne pas "alimenter la polémique", avait expliqué la radio dans Têtu. Face à ce revers, le groupe veut réagir par le dialogue. D’après M. Bellamy, Sexion d'Assaut souhaite désormais rencontrer physiquement les associations pour s'expliquer, plutôt que de s'exprimer par communiqués comme il l'a fait au début de la polémique.

Malgré cette attitude, le groupe risque de payer longtemps ces propos. L’association de défense homosexuelle (Adheos) de Charente-Maritime a saisi le CSA pour connaître sa position concernant des chansons du groupe.