Paris, capitale du cinéma américain

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Amélie Bertrand (avec AFP) , modifié à
Woody Allen, Martin Scorsese et Madonna tournent cet été leur prochain film à Paris.

Paris attire les cinéastes américains. Durant l’été, ils sont trois (contre un seul en 2009) à poser leurs caméras dans les rues de la capitale, pour tourner quelques scènes de leur prochain long-métrage.

Woody Allen, Martin Scorsese et Madonna

Woody Allen s’est ainsi installé sept semaines pour tourner son film Midnight in Paris. Marion Cotillard et Owen Wilson y interprètent un couple des années 1920, dont la vie est bouleversée par un voyage à Paris. Carla Bruni-Sarkozy y tient également un second rôle.

Martin Scorsese tournera à Paris une dizaine de jours, au mois d’août. Son long-métrage, intitulé The invention of Hugo Cabret, est adapté du roman éponyme de Brian Selznick, où un jeune orphelin vit dans une gare et héberge un automate.

Mois reconnue dans le monde du septième art que ces deux cinéastes, mais tout aussi médiatique, Madonna tournera elle aussi à Paris. La chanteuse se posera trois jours dans la capitale pour les besoins de son deuxième film WE, consacré au roi Edouard VIII d'Angleterre. Du côté des séries TV, ce sont les équipes de Gossip Girl qui sont venues une semaine à Paris tourner le premier épisode de la quatrième saison.

Un avantage financier

Mais attirer de grands réalisateurs n’est pas qu’une question de prestige. Cela reste aussi un bon calcul financier. La plupart de ces équipes de tournage (techniciens, maquilleurs, etc.) sont françaises. Sans compter l’argent que dépensent les équipes de production pour se loger, engager une équipe de sécurité ou louer quelques monuments prestigieux.

La France attire non seulement pour ses décors naturels et historiques très variés, mais aussi par son crédit d’impôt international mis en place fin 2009, qui s'étend à 20% des dépenses de production réalisées en France (jusqu'à un plafond de 4 millions d'euros). A ce jour, 22 productions, séries TV comprises, ont représenté 330 jours de tournage en France pour 100 millions d'euros de dépenses.

Des progrès à faire

Accueillir des tournages internationaux demande aussi des aménagements. Les films de Woody Allen et Madonna ne se déroulent pas à notre époque. "Il faut donc une intervention sur la voie publique pour modifier le mobilier urbain, enlever le marquage au sol, les panneaux", explique Sophie Boudon Vanhille, de la Mission cinéma. "Mais il nous manque encore de grands studios intégrés comme ceux de Pinewood à Londres ou Babelsberg à Berlin", continue Franck Priot, délégué général adjoint de Film France. Un manque que la Cité du cinéma envisagée par Luc Besson en Seine-St-Denis pourrait combler.