Marie-France Pisier, "rare et généreuse"

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avec Thierry Geffrotin, Carole Ferry et agences , modifié à
REACTIONS - Les hommages se succèdent après l’annonce dimanche de la mort de l’actrice.

L’annonce de la mort de Marie-France Pisier dimanche matin a ému le petit monde du cinéma, que l’actrice a fréquenté pendant 50 ans de carrière. Tout en gardant une certaine distance, car beaucoup évoquent une comédienne mystérieuse. "Elle était rare, généreuse, sans aucune prétention, exigeante avec elle-même et avec les autres", a réagi Robert Hossein sur Europe 1. "Et avec plein, plein, plein de présence, de talent, de sensibilité, et d’une extraordinaire lucidité. Pensant plus aux autres qu’à elle-même."

"Elle s’est toujours investie pour autre chose qu’elle-même" :

Frédéric Mitterrand a également salué la mémoire d’une "comédienne rare". "Son charme, son humour teinté d'une délicieuse ironie et l'étrangeté qu'elle savait distiller dans ses personnages manquera au cinéma français et à nos coeurs", a déclaré dans un communiqué le ministre de la Culture, qui retient un autre aspect de la vie de l’actrice. "C'était aussi une intellectuelle engagée dans les combats de son époque. Cet engagement ne cessa jamais, dans ses idées comme auprès des hommes remarquables qui furent ses compagnons."

"Force, beauté, séduction"

Marie-France Pisier était apparue pour la dernière fois dans le film Il reste du jambon ?, d’Anne de Piétrini, sorti il y a six mois. La réalisatrice lui a rendu hommage au micro d'Europe 1 : "je suis très fan de son travail et de ses combats, son engagement en tant que femme. (...). Ça a toujours été un modèle, elle donne envie d'être une femme, avec toute cette force, cette beauté, cette séduction", a-t-elle estimé. Et d'ajouter : "elle fait vraiment partie des gens qui m'ont marqué profondément".

"Suprême élégance"

Pour Yves Boisset, qui la dirigea dans Le Prix du danger en 1983, "Marie-France Pisier, c’était un peu comme Nathalie Baye, comme Isabelle Huppert, une actrice intelligente. C’est une fille très cultivée, qui réfléchissait beaucoup et qui composait ses personnages d’une manière assez intellectuelle", a déclaré le cinéaste sur Europe 1. "Indiscutablement, elle n’était pas populiste. Ce n’était pas quelqu’un comme Annie Girardot ou comme Miou-Miou. Les gens avaient probablement un petit peu plus de difficultés à s’identifier à elle."

"C'était une actrice intelligente" :

Enfin, Nicolas Sarkozy a également rendu hommage à l’actrice. "En nous quittant brutalement, Marie-France Pisier nous rejoue L'amour en fuite et, pas plus qu'Antoine Doinel, les Français ne s'en consoleront", écrit le chef de l'Etat dans un communiqué dans lequel il fait part de sa "tristesse"."Dans la petite annonce grâce à laquelle il l'avait découverte, François Truffaut écrivait : (la comédienne) doit être une vraie petite jeune fille, pas une lolita, pas une ‘blousonne’, pas une petite jeune femme. Elle doit être simple et rieuse. Si trop sexy, s'abstenir. Marie-France Pisier, c'était cela : la suprême élégance qui naît de la plus parfaite simplicité."