Les "colonnes de Buren" ont pris un coup de jeune

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La nouvelle version de l’œuvre de Daniel Buren, installée dans la cour d’honneur du Palais-Royal, a été inaugurée vendredi.

Les 260 colonnes de marbre noir et blanc, installées par Daniel Buren dans la cour d’honneur du Palais-Royal en 1986, ont achevé leurs 18 mois de rénovation. Les fameuses "colonnes de Buren", qui sont en fait l’œuvre "Les deux plateaux" du peintre et sculpteur, ont été inaugurées vendredi, en présence du ministre de la Culture. Les palissades qui enfermaient les colonnes depuis le début des rénovations ont été retirées samedi, et le public y a de nouveau accès.

Seul changement notable par rapport à la première version, les plots lumineux, qui émergeaient auparavant, sont désormais placés au ras du sol. Le coût total de la rénovation s’élève à six millions d’euros, dont 5,3 millions pour le ministère de la Culture.

"Ces colonnes sont devenues l'emblème de l'appropriation de la culture par chacun", a déclaré Frédéric Mitterrand, lors d’une brève allocution. Les colonnes, dont l’installation avait été commandée par Jack Lang, alors ministre de la culture, avaient été très abîmées par le public, qui avait pris l’habitude de monter dessus.

"On était arrivé à un point de délabrement extrême", rappelle Daniel Buren, qui avait souffert de l’état de son œuvre, et s’était mis en colère. "J'ai menacé de faire un procès pour défendre mon droit moral. Je demandais la destruction de l'oeuvre si l'Etat estimait qu'il n'avait pas les moyens pour la restaurer", a-t-il ajouté.

Au moment de leur installation, les colonnes de Buren étaient loin de faire l’unanimité, et aucune inauguration n’avait été organisée. "Depuis le tout début, j'ai été ravi et intéressé de voir que les gens venaient. Ils sont toujours là, discutent, se donnent rendez-vous, les enfants inventent des jeux", a déclaré Daniel Buren à propos de son œuvre, avant d’ajouter : "Avec le recul du temps, force est de constater que les colonnes de Buren ont conquis une place (...) je dirais, presque royale dans l'espace public".