L'écrivain François Nourissier est mort

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avec Thierry Geffrotin et agences , modifié à
Membre de l'Académie Goncourt, le romancier est décédé mardi à l'âge de 83 ans.

Il était l'auteur de romans largement inspirés par sa propre expérience, dominée par la haine de soi. L'écrivain François Nourissier est mort à l'âge de 83 ans. Surnommé "l'éminence grise", "le parrain" ou "le mandarin" des lettres, il était juré de l'Académie Goncourt depuis 1977.

Premier roman à 24 ans

Né en mai 1927 à Paris, orphelin de père à huit ans, François Nourissier, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, débute en littérature à 24 ans en publiant L'Eau grise. En 1952, il entre aux éditions Denoël dont il est secrétaire général pendant quatre ans, avant d'être rédacteur en chef de la revue La Parisienne, puis conseiller littéraire chez Grasset.

En 1964, paraît Un Petit bourgeois, sévère autoportrait d'un homme qui écrit "je ne m'aime pas, je n'aime pas ma vie". Considéré comme son chef-d'oeuvre, ce livre est le deuxième volet d'une trilogie autobiographique qui comprend Bleu comme la nuit, paru en 1958, et Une Histoire française, publié en 1966 et qui obtint le grand prix du roman de l'Académie française.

"Miss P", sa maladie de Parkinson

François Nourissier souffrait depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson qu'il appelait "Miss P" dans ses livres. "Je me rêvais hêtre, chêne, me voilà tremble - vert d'eau, pâleur d'os - frissonnant dans les rafales de mon automne", écrivait-il dans A défaut de génie en 2001. En janvier 2008, il avait démissionné de l'Académie Goncourt pour raisons de santé.

Un "seigneur des lettres"

La romancière Edmonde Charles-Roux a salué sur Europe 1 "un grand seigneur des lettres". Celle qui a succédé à François Nourissier à la présidence de l'Académie Goncourt en 2002 se rappelle que dans les dernières années de sa vie, "il était plus écrivain que critique. Il donnait plus d'attention à ses livres, il avait peur que sa santé ne lui laisse pas le temps de terminer."

Pour l'écrivain Jean d'Ormesson, François Nourissier "est mort exactement comme pouvait mourir un des personnages de ses livres", mais "peut-être qu'il meurt un peu tard". Nicolas Sarkozy a, lui, salué un "hussard de la République des lettres". "Celui qui avait eu la modestie de publier des mémoires sous le titre A défaut de génie nous laisse en fait une grande œuvre, reflet de ses combats intimes et de l'ironie avec laquelle il considérait son époque et son milieu, celui des lettres et de la grande bourgeoisie", écrit l'Elysée dans un communiqué.