Diam’s lance son S.O.S

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Après plus d’un an d’inactivité, la rappeuse revient avec un nouvel album. Mais elle reste murée dans le silence.

S.O.S, le dernier album de Diam’s, se veut tout à la fois un exutoire et une réponse. Un exutoire à cette descente aux enfers qu’a vécue la rappeuse des Ulis depuis le succès phénoménal de son précédent disque Dans ma bulle, sorti en 2006. Et une réponse à toutes les questions que se posent ses fans, mais aussi la presse, après plus d’un an de silence quasi-complet observé par la rappeuse, et marqué notamment par sa conversion discrète à l’islam.

De l’immense succès –plus d’un million d’exemplaires de Dans ma bulle écoulés – à la profonde dépression, avec des séjours en hôpital psychiatrique, Diam’s, née Mélanie Georgiades, 29 ans, raconte tout avec rage, dans des morceaux parfois denses et fleuves, pouvant durer plus de dix minutes. La rappeuse évoque ainsi cette "gloire qui (lui) monte aux larmes" et de ces "médocs qui (lui) montent au crâne".

Pour autant, l’engagement, présent sur son précédent album, reste d’actualité. "Le président ne nous aime pas/Je l'ai lu dans ses voeux/Il ne s'aime pas/Je l'ai vu dans ses yeux", rappe-t-elle ainsi dans L'honneur d'un peuple.

De sa conversion à l’islam, en revanche, Diam’s ne dit rien dans son nouveau disque, pourtant si personnel. Au début du mois d’octobre, des photos et des articles dans la presse la présentaient mariée, convertie à un islam modéré, portant le voile pour aller à la mosquée et ne sortant plus la tête découverte. Loin, très loin de son ancienne image. Mais l’artiste refuse toute interview pour expliquer son choix, et même pour défendre son album.

Sa conversion "est quelque chose qui pourrait être anodin si elle en parlait, mais comme elle ne répond pas, ça prend du coup une autre dimension", analyse Olivier Cachin, écrivain et journaliste spécialiste du rap, pour qui cela "brouille son image" même si c'est un "non-événement" pour le milieu du rap. "Ne rien faire d'autre à côté du disque et des concerts à l'heure actuelle, et ce quel que soit l'artiste, c'est commercialement très, très dangereux. Ne pas le défendre, c'est le risque de le tuer prématurément", estime-t-il par ailleurs.