Céline privé de célébration nationale

Le romancier Louis-Ferdinand Céline est décédé le 1er juillet 1961.
Le romancier Louis-Ferdinand Céline est décédé le 1er juillet 1961. © DR
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avec Steven Bellery , modifié à
Le cinquantenaire de la mort de l’auteur aux idées antisémites ne sera pas commémoré en France.

Le nom du romancier Louis-Ferdinand Céline a été retiré de la liste des personnalités que la France doit commémorer en 2011, a annoncé vendredi le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand.

L'auteur du Voyage au bout de la nuit, connu pour ses idées antisémites, figurait dans la version initiale du bottin des grands hommes de l'année, à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort, le 1er juillet.

Au service "d'une idéologie répugnante"

Lors du cocktail d'inauguration de cette publication, Frédéric Mitterrand a dans un premier temps souligné "l’apport" de Louis-Ferdinand Céline "à l'histoire de la littérature." "En revanche, le fait d'avoir mis sa plume au service d'une idéologie répugnante, celle de l'antisémitisme, (...) ne s'inscrit pas dans le principe des célébrations nationales", a poursuivi le ministre.

D’après Frédéric Mitterand, l’écrivain controversé ne mérite pas d’honneurs officiels, car il "ne doit pas s'inscrire dans une célébration des valeurs de la Nation et de la République."

L’indignation de Serge Klarsfeld

Par cette décision, le ministre de la Culture répond à la demande de Serge Klarsfeld. Mardi soir sur Europe 1, l’avocat et président de l'Association des fils et filles de déportés avait réclamé que l’auteur au passé collaborationniste soit rayé des commémorations en 2011.

Serge Klarslfeld s'était indigné que l'on puisse "célébrer" un écrivain connu pour son antisémitisme virulent, et en avait directement appelé au ministre de la Culture ainsi qu’à Nicolas Sarkozy. "La République doit maintenir ses valeurs: Frédéric Mitterrand doit renoncer à jeter des fleurs sur la mémoire de Céline, comme François Mitterrand a été obligé à ne plus déposer de gerbe sur la tombe de Pétain", écrivait-il ensuite dans un communiqué mercredi.

Un être "abject et grand par le talent"

Serge Klarsfeld, interrogé par Europe 1, a salué la décision de Frédéric Mitterrand, au micro de Steven Bellery.