Bibliothèque de mars : les autres livres sélectionnés

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Ils ont aimé, ils n'ont pas aimé. Les commentaires du jury de mars de la bibliothèque Europe 1.

Des gens très bien d'Alexandre Jardin

C’est le troisième livre que je lis d’Alexandre Jardin. Cette fois-ci, on le retrouve plus en colère que jamais. C’est un ouvrage qui provoque un gène considérable car c’est une critique directe envers sa famille. Du point de vue historique, ce livre n’apporte pas grand-chose mais je recommande quand même sa lecture.

Philippe,Hendaye

Livre polémique, auteur qui change radicalement de cap, quoi de plus intéressant ! Cette psychanalyse d’Alexandre Jardin qui tente un mea-culpa à la place du grand-père, le nain jaune, responsable ou non, ou à quel point de la rafle de 1942-1943 ? Son texte est fouillis. (...) Dur pour le lecteur de s’accrocher jusqu’au bout, pourtant ça en vaut la peine. En effet, Le patient nous révèle ici sa plus grande honte, son plus lourd secret, et ce sous tous ses aspect. Le lecteur ressentira l’auteur perdu, inquiet en train de noircir les pages d’un texte qui se présente comme sa dernière chance d’aller mieux.

Aïsha, Grenoble

Un livre que l'on lit la gorge sèche tellement l'impensable est réel.
Un récit qui nul doute nous incite à nous plonger dans notre propre histoire familiale.

Julie, Lyon

Alexandre JARDIN exhume son grand père Jean et par la même les souvenirs si bien enfouis d’un personnage que l’auteur apprend à découvrir. Jean dit le Nain Jaune aura été en 1942 un personnage central et essentiel de la politique antisémite zélée de Vichy avec pour point d’orgue la Rafle du Vel d’Hiv’. L’auteur a voulu contrecarrer le dogme familial passé autour de ce personnage qui s’avérera bien plus glauque et omniprésent que ce que d’aucuns affirmaient. L’auteur étire toutefois sa réflexion bien au-delà de sa seule famille afin de comprendre l’apparente « normalité » qui caractérise souvent les esprits les plus vils considérant d’ailleurs que c’est le renfort de ces « gens normaux » qui assure le succès des plus sinistres entreprises. C’est aussi le dialogue et la vision de deux générations qui observent et jugent avec des angles de vision forcément différents : la vision de près, de ceux qui y étaient, et la vision grand angle et assagie des générations suivantes. Ce livre très personnel au style simple et direct – assez bien enrichi par de nombreuses annotations – ne nous apprend hélas rien de nouveau sur ces années de Collaboration, l’auteur n’évite pas cette sensation de « déjà lu », ce livre restera avant tout une thérapie familiale au sein de laquelle le lecteur n’est finalement pas convié.

Raphaël, Molay (Jura)

Avant de le lire je savais que l'auteur avait encore écrit un livre sur sa famille. Oui j'avais des à priori mais j'ai été fort surprise. J'ai découvert un autre Alexandre Jardin. Un auteur qui se met à nu et qui nous fait partager sa douleur. Il est pudique et cinglant à la fois. Il nous associe à son immense chagrin et nous fait réfléchir sur notre propre histoire. Sommes nous responsables des fait et gestes de nos parents, grands-parents? Mais une chose est sûre, nous ne devons pas fermer les yeux... J'ai aimé

Sandrine, Cestas Gazinet (Gironde)

Un livre que je qualifie d’étrange, indécent, pathétique, les histoires de famille ont toujours existées, je pense que l’auteur en fait de trop. Avoir un grand père dans la collaboration il y a 70 ans n’est pas forcément très agréable, mais de là à employer et abuser d’exclamation d’horreur à chaque découverte ou mauvaise rencontre est fatiguant à la lecture. Son côté « je culpabilise » est lassant. Pour ma part tout cela est de bien mauvais goût. Bref un livre sans grand intérêt pour ma part.

Franck, Langueux (Côtes-d'Armor)

Rouge dans la brume de Gérard Mordillat

Les personnages sont très vrais et attachants. (...) Le style journalistique qui ancre les évènements sociaux dans l'actualité, rend le livre plaisant à lire. Il ouvre aussi des perspectives intéressantes sur une réflexion sociale, syndicale et politique. Les personnages sont vivants et vont prendre corps au détour du livre. C'est un livre agréable à lire

Le seul bémol ce sont les encarts constants de l'actualité à travers le filtre de l'auteur, que l'on peut ressentir comme une sorte de matraquage et de justificatifs pour le bien-fondé d' une révolte, cela n'apporte rien car nous sommes dans un roman, et pas dans un essai ou un article.

Mickaël, Clamart

Gérard Mordillat traite d’un thème qui lui est familier, l’injustice de l’économie. La fermeture d’une usine, le combat des salariés. C’est un sujet malheureusement bien connu qui tente de trouver son originalité à travers une histoire d’amour entre deux personnes issues de milieux socio-économique différents. L’auteur tente de conserver ses lecteurs en y ajoutant ce qu’il faut d’inceste, d’homosexualité ou encore de débauche féminine (surtout féminine).

Ce roman porte bien son nom, car la brume règne sur ce livre qui reste malgré tout assez plat.

Aïsha, Grenoble

Une usine qui se voit délocalisée. Des salariés qui s'insurgent contre cette réalité économique. Gérard Mordillat décrit avec brio les faiblesses de notre système économique actuelsous fond de polar.
Toutefois, les personnages principaux sont un peu trop conventionnels et on ne peut s'empêcher de penser à Germinal (Zola). Il plane un air de déjà vu...

Julie, Lyon

A l’heure où tant d’arbres se font déchiqueter à coups de tronçonneuses, était-il nécessaire de faire subir ce dernier outrage à leur dépouille ? Plus de 430 pages honteusement mutilées par un livre « ultra social » qui réunit tous les poncifs du genre, et même un peu plus… G. MORDILLAT est le Monsieur Plus du désespoir social : chez lui, le mauvais temps devient tempête, le licenciement côtoie logiquement la tour HLM, même les gâteaux d’anniversaires finissent renversés dans le caniveau, d’une écriture simpliste pour ne pas dire simplette, ce roman est tout simplement nul. (...)

Raphaël, Molay (Jura)

Cette histoire d'ouvriers m'a tout de suite beaucoup touchée. Car s'il est vrai que le héros n'est pas parfait (infidèle), il est courageux et fier. Il nous emporte dans sa lutte face aux "méchants" patrons. De plus le style d'écriture est assez original car l'auteur se place tour à tour dans la peau de chacun des personnages. Ce roman-polar m'a transporté dans un milieu que je ne connaissais pas et m'a fait m'interroger sur la part d’humanité qu'il y a en chacun des personnages mais aussi du monde qui nous entoure. Très attachant.

Sandrine, Cestas Gazinet (Gironde)

Un livre très poignant, mais attention il faut s’accrocher au début, ensuite ça décoiffe tout est rassemblé pour ne plus quitter le bouquin : la descente aux enfers pour ce pauvre Carvin et ses camarades d’usine : perte d’emploi, lutte des classes, trahison, amour, improbable, sexe, espoir, tout cela sous fond de révolte – Au fil des pages on découvre des personnages attachants, ils n’ont plus rien à perdre mais tout à gagner – Un livre très actuel qui nous donne a réfléchir sur les vraies valeur de la vie, un livre plein d’espoir – un vrai régal au niveau des dialogues.

Franck, Langueux (Côtes-d'Armor)

Le signal de Carlos Ron

"Le charme du roman réside beaucoup dans la description de la nature et l’ambiance à la fois inquiétante et émerveillée de cette randonnée aux portes de l’hiver, sous la sombre frondaison des forêts, vers les lacs solitaires et glacés, dominée par les cimes enneigées et majestueuses des montagnes menaçantes et fascinantes. Les ours rodent, le silence règne, la pluie ravine les sentiers : tout cet univers est à la fois grandiose et inquiétant (...) Une excursion âpre et rude dans une nature vivifiante comme symbole de dépouillement de soi et de passage d’un cap existentiel."

Mickaël, Clamart

C’est une histoire assez banale et très prévisible. J’ai eu du mal à m’accrocher à l’histoire de cet ouvrage…Les critiques en couvertures étaient bonnes : ça doit être moi …

Philippe,Hendaye

L’histoire d’un couple qui n’en est plus vraiment un, une sorte de dernière chance, un espoir sur fond de polar. On démarre la lecture avec pleins d’enthousiasme, puis peu à peu l’ennui nous gagne. Certes le paysage est magnifique, on s’y croirait mais l’auteur nous a promis autre chose…

Puis, enfin le suspense prend place ! La deuxième partie du livre surprend et nous réveille ! Et on ne peut plus s’arrêter.

Aïsha, Grenoble

Un roman captivant qui nous transporte au travers de paysages sauvages et magnifiques. Ron Carlson réussit à conjuguer une aventure humaine et une intrigue habilement ficelée qui tient en haleine le lecteur jusqu'à la fin.
Un livre qui se lit d'une traite.

Julie, Lyon

Selon le Washington Post, ce roman est censé nous emporter comme une avalanche ; faut-il croire que la neige était absente des montagnes du Wyoming lors de ma lecture car ce roman est bien décevant.

Raphaël, Molay (Jura)

Je suis désolée pour la critique du New-York Times mais ce roman ne m'a pas du tout coupé le souffle. Je n'ai pas du tout cru à cette dernière randonnée qui doit clôturer la fin d'un amour entre deux êtres. Les personnages ne sont pas du tout attachant. La randonnée vire au cauchemar. Cela n'a ni queue ni tête. La description des lieux est ce qu'il y a de plus intéressant car c'est la nature à l'état sauvage. C'est un roman décevant.

Sandrine, Cestas Gazinet (Gironde)

Impossible de ne pas lire ce roman d’une seule traite ; impossible de ne pas se laisser happer par ces allers-retours sur ces chemins de vie ; impossible de ne pas dire avec Chester : ‘Mack tu as réussi à rester un cow-boy plus longtemps que nous. Et tu es le seul gars qui ait une chance de le redevenir’. Roman à lire sous une couette même si elle est ‘grattogène’ !.

Danielle

J’ai adoré ce roman, que du bonheur. Pour lire ce livre, prévoyez un peu de temps devant vous, une fois commencé on le dévore jusqu’à la fin. Un livre passionnant, plein de suspense, on aimerait que cette randonnée ne finisse jamais….afin de faire durer le plaisir.

Franck, Langueux (Côtes-d'Armor)

Ce qu’aimer veut dire de Mathieu Lindon

Sans aller jusqu'à dire que ce livre est mauvais, je ne l'ai tout simplement pas aimé.

(...) D'abord, parce que c'est une autobiographie et que le "moi" et le "je", y sont tellement présents qu'ils en deviennent très lassants, voire dérangeants, s'il l'on ne partage pas l'univers, le contexte ou les sentiments de l'auteur. Un peu comme lorsque l'on regarde des photos intimes d'une personne que l'on ne connait pas. C'était un peu trop pour moi, une sorte d'ivresse forcée, une ingurgitation d'un produit indigeste. (…) On sent néanmoins sa sensibilité et elle s'exprime le mieux dans les dernières pages qui sauvent (un peu) la lecture du bouquin.

Mickaël, Clamart

Un très bon livre "hommage".La première partie est assez plate et dure à digérer. La deuxième partie est une formidable leçon de morale, d’amour et d’amitié.

Philippe,Hendaye

C’est un hymne à l’amour, l’amour paternel, fraternel. L’auteur nous décrit un héritage reçu par Michel, non pas le Michel Foucault personnage public mais par Michel, l’intime, l’homme. Au-delà de découvrir un homme tel que Michel Foucault, Lindon nous explique l’amour dans une pudeur extrême.

Aïsha, Grenoble

Mathieu Lindon livre un ouvrage intimiste soulevant la question de la place de la famille (dans un sens large) celle que l'on subit ou choisit. Il revient sur ces rencontres qui participent à forger une vie. Le plus beau passage du roman reste la lettre posthume du père de l'auteur à son fils.

A découvrir, malgré certaines longueurs qui gâchent la beauté de cet hommage.

Julie, Lyon

M. LINDON possède une plume riche et les émotions vécues et décrites prennent aux tripes. Avec Michel Foucault comme personnage central de cet ouvrage, M. LINDON met l’amour à nu, il décomplexe avec courage et talent ce sentiment qu’on préfère généralement enfouir. (...) Cet ouvrage assomme et passionne mais je reproche à cette histoire un recours un peu trop facile à des années 80 trop souvent disséquées dans une multitude d’ouvrages, on retrouve trop de clichés des « années SIDA », des « années Tonton », c’est bien écrit… mais trop l’ont déjà écrit !

Raphaël, Molay (Jura)

La première partie du livre raconte un microcosme littéraire parisien, à la vie un peu vaine, cherchant dans la drogue une échappatoire à cette vacuité. On a un peu de mal à ce sentir concerné. Heureusement la seconde partie est un peu plus intéressante, exploration des sentiments d'amour, d'amitié, analyse de l'héritage des figures paternelles, biologiques ou choisis. Cependant il y a beaucoup de phrases longues, alambiquées qui rendent la lecture difficile. Avis mitigé

Sandrine, Cestas Gazinet (Gironde)

Un récit émouvant simple, un témoignage puissant sur la famille et l’amitié, un livre très intense, une belle lecture, on se laisse porter par cette histoire personnelle emplie de bons et beaux sentiments : l’amour, l’amitié, les sentiments profonds, le respect de l’autre, de la différence. Enfin un livre qui fait du bien et qu’on ne lâche plus jusqu’au dernier paragraphe.

Franck, Langueux (Côtes-d'Armor)

J'ai préféré le livre de Mathieu Lindon parmi les différents livres. J'ai aimé ce récit d'une jeunesse, temps d'apprentissage de la liberté et d'expérimentation. L'auteur rend un hommage intime à, d'une certaine manière, ses deux pères, l'un, son père biologique et l'autre, Michel Foucault qui l'ont structuré chacun à leur manière. Il raconte cette jeunesse, sous les yeux d'êtres d'exception, de grands intellectuels que le sida a emportés trop tôt et qui encore aujourd'hui manquent cruellement.
C'est un livre à l'écriture alerte, ramassée et classique qui raconte avec ingénuité et fraicheur des expériences audacieuses, et en marge. Ce décalage entre la forme et le fonds donne beaucoup de charme au livre. C'est aussi un témoignage passionnant sur cette époque historique, et sur les personnages du livre qui accompagnent l'auteur, pour qui a lu les écrits de "Michel" et "Hervé".

Anaïs