Alain Finkielkraut élu Immortel à l'Académie française

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Le philosophe a été élu jeudi à l’Académie française. Sa candidature avait pourtant provoqué la colère de certains Immortels.

Le philosophe Alain Finkielkraut, 64 ans, vient d'être élu à l'Académie française. Il était en lice pour le fauteuil 21 au fauteuil de Félicien Marceau, décédé en 2012. Or sa candidature, mal perçue par un certain nombre d’académiciens qui redoutaient son arrivée sous la coupole, avait fait des vagues. Le nouvel immortel a été élu au premier tour par 16 voix sur 28, a précisé l'Académie française.

Il est "heureux". "Je suis heureux de cette élection. Ce n'est pas seulement moi, c'est mon nom, et d'une certaine manière ma lignée, qui rentre à l'Académie française", a déclaré ce fils d'un déporté survivant d'Auschwitz. "Je quitte Polytechnique (où il enseignait la philosophie, ndlr). Je suis trop vieux pour être professeur et, à défaut d'être immortel, je vais être un jeune académicien !", plaisante-t-il. "Voilà, c'est une expérience, une définition de moi-même qui ne durera pas, mais qui est tout de même agréable", poursuit-il. "Je suis fier et heureux d'être membre de cette institution anachronique", s'exclame encore "Finkie".

Des textos contre sa nomination. C'est sous la forme de textos que les adversaires du philosophe à l’Académie, sans se dévoiler publiquement, ont appelé à voter contre lui ces derniers jours. Ils dénonçaient ses positions "droitières", et même, sa "dérive à la droite de la droite". "C'est le Front National qui entre sous la coupole", avait lancé un Académicien. "Intellectuel incontournable", rétorquaient ses partisans, dont Jean d'Ormesson, Pierre Nora, Max Gallo ou Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'institution fondée en 1635 par Richelieu.

"Mes buts ne sont pas politiques," c’est ce qu’assurait le philosophe piqué au vif. "Je sait très bien qui a fait campagne contre moi", avait-il confié, avant d'affirmer au micro d'Europe 1 ce matin qu'il maintenait sa candidature. Mais il avait aussi promis, "s'il était élu, de ne plus parler à plusieurs personnes." 

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HOULEUX - La candidature d'Alain Finkielkraut fait des vague à l'Académie