Voisin bruyant tué à Antony : à demi-mot, l'accusé septuagnéaire reconnaît les faits

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Europe 1 avec AFP // Crédits : Loic Venance /AFP
Le retraité de 73 ans, accusé d'avoir tué son voisin en 2021 parce qu'il faisait trop de bruit, a partiellement admis les faits ce lundi devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine. Des aveux qui se sont révélés décousus à cause de l'état de santé de l'inculpé. 

Le retraité de 73 ans, accusé d'avoir tué son voisin en 2021 parce qu'il faisait trop de bruit, a admis les faits à demi-mot lundi devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine, tout en assurant que ses problèmes de mémoire l'empêchaient de donner des détails. "Il me semble, j'en suis pas sûr", a marmonné Bernard Sauvage depuis son fauteuil roulant quand la présidente de la cour d'assises lui a demandé s'il avait tiré sur son voisin du premier étage, dans l'immeuble d'Antony en banlieue parisienne. "Ça faisait trois mois de bruit à temps complet, j'en pouvais plus. Je me suis énervé", a-t-il expliqué.

Depuis le début de la procédure, M. Sauvage disait ne se rappeler que d'une chose en cette journée de septembre 2021: une dispute avec son voisin, un père de famille qui rénovait depuis quelques semaines un appartement au-dessus de chez lui. Il avait été retrouvé mort à quelques mètres de l'endroit où d'autres habitants les avaient vu se disputer, tué d'une balle dans le dos. Les policiers avaient rapidement retrouvé M. Sauvage, qui sortait son chat en laisse dans la rue, non loin de son immeuble. Sur son pantalon, le sang de la victime. Sur ses vêtements, les traces de la poudre de l'arme du crime. "Tout est totalement hors sol et déconnecté de la réalité", s'est étonnée la fille de la victime devant le jury.

 

Des aveux décousus 

Dans la foulée de cette déposition, les aveux du retraité, qui souffre de lourds problèmes de mémoire, se sont révélés tout aussi décousus que ses dénégations. La juge, puis les parties civiles et l'avocat général l'ont longuement interrogé sous l'œil de ses avocats, qui n'ont eu de cesse de rappeler le lourd dossier médical de leur client. "On peut lui faire dire ce qu'on veut, vous voyez bien", s'est emporté Me Melody Blanc, l'un de ses deux avocats.

L'expert psychiatre ayant examiné M. Sauvage, qui a par ailleurs fait un accident vasculaire cérébral en détention, avait cependant estimé qu'il pouvait pénalement "être déclaré responsable par une cour d'assises". La présidente de la cour a rappelé à l'accusé qu'il avait tiré le corps sur plusieurs mètres avant de le recouvrir de sacs. "Quand on cache un corps, on sait que ce qu'on a fait était interdit", a-t-elle résumé. Le verdict est attendu mardi.