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Jean-Baptiste Marty / Crédits photo : BENOIT PEYRUCQ / AFP
Le procès de l’affaire Théo s’est ouvert mardi devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis. Trois policiers comparaissent pour violences aggravées après l'interpellation de Théo Luhaka à Aulnay-sous-Bois en 2017. La victime avait notamment été blessée au niveau de la zone rectale.

Le procès de l’affaire Théo s’est ouvert mardi devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis. Trois policiers, impliqués dans une interpellation violente à Aulnay-sous-Bois en 2017, sont accusés d’avoir grièvement blessé un jeune homme, Théo Luhaka, au niveau de l’anus par un coup de matraque télescopique.

Trois fonctionnaires sans histoire

Pour ce premier jour d’audience, les trois fonctionnaires ont répondu à un interrogatoire de personnalité. Les enquêteurs, aussi présents, ont souligné l’exemplarité des trois fonctionnaires jusqu’à cette interpellation violente en 2017.

"Ça fait 12 ans que j’exerce et je n’ai jamais eu une personne comme ça. C’est quelqu’un qui était très brillant à l’école mais aussi au travail", s'est exclamée une enquêtrice en évoquant le cas du principal accusé, sous les regards sceptiques des soutiens de Théo Luhaka, venus en nombre.

"J’ai pensé à prendre une corde"

Le policier à l’origine du coup de matraque a reçu sept lettres de félicitations depuis le début de sa carrière. Les trois accusés, tous syndiqués à SGP Police, ont également reçu le soutien de leur collègue Reda Belhaj. "Ce sont des collègues qui n’ont aucun antécédent ni judiciaire ni administratif dans le cadre de leur fonction. Leur profil est propre, tout simplement", assure-t-il.

Les larmes aux yeux à la barre, le principal accusé assure avoir involontairement touché la zone rectale de la victime. Selon lui, il a tout perdu "du jour au lendemain". "J’ai perdu mon domicile, on vous traite avec la pire des étiquettes, comme un violeur", a-t-il poursuivi avant d'affirmer avoir "pensé à prendre une corde". Des propos qui ont agacé maître Antoine Vey, avocat de Théo Luhaka, lequel n’a pas apprécié cette position victimaire du policier. Une ambiance électrique qui doit se poursuivre durant dix jours, avec d’un côté la famille du jeune homme qui crie aux violences policières et de l’autre les policiers qui réfutent toute bavure.