Une femme de 38 ans a été blessée en station de Bibliothèque-François-Mitterrand après avoir énoncé des propos menaçants. 1:47
  • Copié
Dimitri Vernet, édité par Sylvain Allemand / Crédits photo : Geoffroy Van der Hasselt / AFP , modifié à
Mardi matin, la police a ouvert le feu à la station du RER C Bibliothèque-François-Mitterrand sur une femme qui a tenu des propos menaçants, la blessant grièvement à l'abdomen. Surveillée par les services de police depuis un autre incident, en 2021, elle présente des troubles psychologiques.

Une femme a été maîtrisée par la police ce mardi matin à la station du RER C, Bibliothèque-François-Mitterrand, à Paris. Vêtue d'une abaya couvrant également la tête, elle a proféré des menaces dans le train, déclarant aux passagers qu'ils allaient "tous y passer", "vouloir tout faire péter" après avoir crié "Allah Akbar", selon des témoins. Une fois alertés, les policiers décident de l'isoler à la station Bibliothèque François-Mitterrand, dans le 13ᵉ arrondissement de Paris. Une équipe de déminage est appelée pour l'inspecter et vérifier si elle n'a pas des explosifs sur elle.   

Une vérification qui ne pourra pas avoir lieu, car la femme, alors assise, se relève et se dirige en courant vers les fonctionnaires de police. Deux d'entre eux utilisent alors leurs armes pour la neutraliser. "Après plusieurs sommations, non seulement elle a refusé d'y répondre, elle s'est approchée des policiers et il a fallu procéder à des tirs pour stopper la menace. On aurait pu imaginer, vu les menaces qu'elle a proférées, qu'elle était également porteuse soit d'une arme, soit d'une ceinture d'explosifs", justifie au micro d'Europe 1 David Le Bars du syndicat des commissaires de police. 

Huit tirs sont effectués et au moins un aurait atteint l'abdomen de la suspecte. Grièvement blessée, cette femme, qui s'appelle Sarah, a été hospitalisée et son "pronostic vital est engagé", précise le parquet de Paris. Une enquête a été confiée à la police judiciaire parisienne pour apologie, menace de mort et actes d'intimidation sur un dépositaire de l'autorité publique. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie. La procédure classique lorsqu'un policier fait usage de son arme à feu.

Surveillée par les services de police

De nationalité française, la femme est âgée de 38 ans. Elle bénéficiait du RSA, et était sans emploi. Cette femme était aussi citée dans des affaires de stupéfiants et de violences conjugales, et s'était convertie à l'islam il y a six ans. Elle n'est pas fichée S mais elle est surveillée par les services de police depuis un autre incident qui s'est produit en juillet 2021, à Thiais, en région parisienne.

"Vêtue également d’un voile intégral, elle déambulait avec un tournevis à la main, tenait des propos à caractère religieux et pouvait avoir une attitude menaçante qui avait conduit à son interpellation", renseigne Laurent Nuñez, préfet de police de Paris. Il y a deux ans, "elle avait un temps été placée en garde à vue et, manifestement souffrant de troubles psychologiques, elle avait été à ce moment-là internée", ajoute le préfet de police.

Des troubles psychologiques

Ce n’est d'ailleurs pas la première fois qu’elle est internée. La femme de 38 ans a déjà été sujette à des crises il y a environ 15 ans, des crises qui lui ont valu plusieurs mois d’internement en institut psychiatrique à Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne. Elle y a été diagnostiquée comme bipolaire et à ce jour, elle est encore suivie psychologiquement. Toutefois, les enquêteurs n'ont pas décelé de signe de radicalisation.