1:41
  • Copié
Frédéric Michel // Crédit photo : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Près de huit ans après le drame, le procès d'Orpéa, gérant d'un Ehpad situé en zone inondables dans la commune de Biot où trois personnes ont été tuées lors d'inondations, s'ouvre. L'ancienne maire de la ville des Alpes-Maritimes est également poursuivie. Mais devant la justice, chacun se rejette la faute.

C'était en octobre 2015. Lors de cette période, d'importantes inondations ont eu lieu le long de la Côte d'Azur. Parmi les zones les plus touchées : le clos Saint-Grégoire, un Ehpad situé en zone inondable dans la ville de Biot, où une vague d'1,40 mètre a déferlé sur l'établissement. Trois vieilles dames perdaient la vie dans ce drame. Malgré l'alerte orange, rien n'a été fait selon le parquet et les parties civiles pour éviter le pire.

Alors, tout au long de cette première semaine du procès d'Orpéa, où un an de prison avec sursis a été requis contre l'ancienne directrice de l'établissement, douze mois avec sursis contre le responsable risques naturels de la ville et 18 mois de prison avec sursis contre l'ancienne maire, chacun se renvoie la balle.

"Il aurait suffi d'un simple coup de téléphone"

Les avocats des parties civiles ont exprimé leur indignation. Voilà huit ans que trois familles sont brisées, attendant des explications qu'elles n'ont pas. Parce que chacun des prévenus se défausse sur d'autres. "Tout le monde est responsable à son échelle, pour ne pas avoir pris les mesures nécessaires. Quand on commet une erreur, on peut l'assumer. Ça n'aurait pas été honteux", insiste Maître Philippe Soussi, avocat d'une famille endeuillée.

"L'ensemble des procédures ont été violées. Il aurait suffi d'un simple coup de téléphone. On est dans le déni. J'ai été très surpris par la défense du groupe Orpéa qui a consisté à dire en s'adressant aux familles : 'C'est de votre faute, vous n'auriez pas dû les mettre en maison de retraite. Vous n'aviez qu'à les garder à la maison'", poursuit-il au micro d'Europe 1. 

Impréparation

Pour la défense qui demande la relaxe, on s'attaque à des lampistes. "On l'a bien vu pendant ces quatre jours. Même au plus haut point du département, ça n'a pas été anticipé", s'insurge Guilaine Debras, l'ancienne maire de Biot. "Comment voulez-vous qu'une commune, avec les moyens qu'elle a, puisse anticiper", ajoute l'ancienne élue. 

Le jour du drame, il n'y avait que deux policiers municipaux sur le terrain, dénonce le procureur. On est dans l'impréparation totale face à une catastrophe exceptionnelle mais prévisible, conclut-il.