Fillette tuée à Sedan : le suspect déféré pour meurtre sur mineure de 15 ans et viol 1:21
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avec AFP // Crédit photo : Jeff PACHOUD / AFP , modifié à
Le procureur de la République de Reims a annoncé que le suspect, arrêté mercredi soir après la découverte dans la cave de l'immeuble où il habitait le corps de la petite Loane, 10 ans, disparue 24 heures plus tôt, a été mis en examen et placé en détention provisoire. Le suspect "reconnait le viol" mais "absolument pas le meurtre".  

L'homme interpellé après la découverte mercredi soir dans la cave de son immeuble du corps sans vie de Loana, fillette de 10 ans disparue 24 heures plus tôt, a été mis en examen vendredi pour son meurtre et son viol sur mineure de moins de 15 ans, dans des circonstances qualifiées "d'insupportables" par le procureur de la République de Reims. Le suspect, né en 1966, "reconnait le viol" mais "absolument pas le meurtre", a précisé le procureur François Schneider, lors d'une conférence de presse. "Il explique que l'enfant est tombée dans l'escalier, s'est blessée très gravement ou a été tuée" par la chute et qu'il "ne savait pas quoi faire du corps".

Selon l'autopsie vendredi matin, la fillette a "été frappée à de nombreuses reprises au visage, les coups ayant entrainé la mort", et "elle a été violée dans des circonstances particulièrement difficiles", a-t-il ajouté. Le corps de l'enfant a été découvert enveloppé dans des draps dans la cave de cet immeuble du centre-ville, composé d'un bar désaffecté (le Bar sedanais) et d'un logement à l'étage, dont le suspect est le seul habitant. "Il y avait du sang dans le bar, il y avait du sang évidemment dans la cave, beaucoup de sang", ainsi que dans l'appartement "sur les draps du lit", a détaillé le procureur.

C'est un signalement d'un témoin qui a permis son interpellation 

"Il y avait du sang dans le bar, il y avait du sang évidemment dans la cave, beaucoup de sang", ainsi que dans l'appartement "sur les draps du lit", a détaillé le procureur. Le suspect connaissait la famille de Loana, qui vit "dans une certaine précarité", tous les enfants étant suivis "en assistance éducative par le juge pour enfants", a-t-il ajouté. Cet homme "alcoolique", selon le procureur, est divorcé et père de six enfants. Il est connu pour des infractions routières et avait été condamné en 2017 à un mois de prison avec sursis pour vol en réunion, avait indiqué le parquet de Charleville-Mézières, initialement en charge de l'enquête.

 

Le commissariat de Sedan était à la recherche depuis mardi soir de la petite fille, dont la disparition avait immédiatement été jugée inquiétante. Loana, scolarisée à quelques kilomètres de Sedan, était rentrée en bus avec une amie, avant de disparaitre, a expliqué le procureur. Selon le parquet de Charleville-Mézières, des investigations ont été "réalisées auprès de son établissement scolaire, du voisinage, de sa famille et sur l'ensemble de la commune afin de déterminer son emploi du temps et retracer son parcours".

Un appel à témoin a été diffusé vers 18 heures mercredi, qui a permis "cinq minutes après" sa parution de recevoir le signalement d'un témoin, qui a indiqué connaître l'enfant et l'avoir vue rentrer dans le bar désaffecté, selon le procureur de Reims.

Un soutien psychologique a été mis en place pour la famille de la fillette

La police avait précisé dans son appel à témoins que la petite fille, mesurant 1m20, portait lors de sa disparition un pantalon gris, un manteau noir et une veste rose, ainsi que des baskets, un sac à dos et un bandeau blanc dans les cheveux. Une perquisition a eu lieu jeudi après-midi en présence du suspect, en manteau noir, tête recouverte d'une capuche et visage caché par un masque chirurgical, qui a été conspué par des habitants rassemblés à proximité de l'immeuble, a constaté un journaliste de l'AFP.

 

Ces habitants étaient venus par dizaines rendre hommage à la fillette, apportant de nombreuses roses, peluches ou courriers. La police a bloqué la rue avec une barrière, les empêchant d'accéder à l'immeuble, mais un agent a fait des allers-retours pour déposer les fleurs à l'entrée. Le suspect encourt la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sureté maximale de 30 ans.

Un soutien psychologique a été mis en place pour la famille de la fillette, ainsi que dans les établissements scolaires fréquentés par la victime et un de ses frères. La police judiciaire de Reims est saisie de l'enquête avec le commissariat de Sedan.