Charente : 30 ans de réclusion pour avoir tué une femme de 72 coups de couteau

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avec AFP // Crédit photo : Loic Venance/AFP
Un homme, âgé de 25 ans, a été condamné par les assises de la Charente à 30 ans de réclusion criminelle, assortis à 20 ans de sûreté, pour avoir tué de 72 coups de couteau une femme dont il était épris. Ayant suivi plusieurs séjours en psychiatrie durant sa jeunesse, l'accusé ne prenait plus de traitement au moment du meurtre. 

Reconnu coupable d'avoir tué une jeune femme, dont il était épris, de 72 coups de couteau, un homme de 25 ans a été condamné vendredi à 30 ans de réclusion criminelle assortis à 20 ans de sûreté par les assises de la Charente. L'avocat général Mathieu Auriol, qui a décrit "une bombe humaine", avait requis une peine de 25 ans de réclusion.

"Il y a plusieurs ingrédients à cette bombe, sa légère déficience intellectuelle, mais surtout une haine constituée au fil des années avec une maltraitance évidente de sa mère qui lui a ressassé les violences que son père lui avait fait subir enfant", avait dépeint le représentant du ministère public.

L'accusé n'aurait pas supporté qu'elle lui donne des détails de sa vie intime avec ses ex-compagnons

Steven Baffou et la victime étaient tous deux sous tutelle et se connaissaient depuis plusieurs années. Ils s'étaient rencontrés dans un Institut médico-éducatif (IME) de Charente durant leur enfance. Le 19 avril 2020, au moment des faits, ce jeune homme vivait dans une tente dans le jardin de la victime. Attiré par cette dernière, il n'aurait pas supporté qu'elle lui donne des détails de sa vie intime avec ses ex-compagnons, alors même qu'ils n'étaient pas en couple.

 

D'après l'enquête, il l'a frappé à coups de poing, a tenté de l'étrangler puis l'a poignardée à 72 reprises, notamment au niveau de la gorge, du thorax et dans le dos. La médecin légiste estime que "les poumons de la victime se sont gorgés de sang puisqu'elle s'est ensuite vidée de son sang par les différentes plaies. Elle n'a pas pu survivre plus de 20 minutes". Au cours de son interrogatoire à l'audience, l'accusé n'a pas apporté beaucoup plus d'éléments. "Je ne sais pas, je ne m'en rappelle plus" a-t-il bredouillé, en réponse aux nombreuses questions des avocats et de l'avocat général. Il a aussi répété qu'il n'avait pas voulu lui donner la mort.

Ayant suivi plusieurs séjours en psychiatrie durant sa jeunesse, l'accusé ne prenait plus de traitement au moment du meurtre. Son avocat, Me Armand Tanoh a insisté sur ses déficiences. "Il sait à peine écrire, il n'est pas capable d'une élaboration. On ne peut pas le juger comme on jugerait quelqu'un d'autre. C'est un gamin pris par une transe face à une situation de frustration". Steven Baffou a désormais dix jours pour faire appel.