Attentat du quartier Opéra : 17 ans de prison requis contre l'ami de l'assaillant

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Le ministère public a requis mardi dix-sept ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté des deux tiers contre Abdoul-Hakim Anaiev, ami du jihadiste qui a tué en 2018 un passant à Paris près de l'Opéra. Il est soupçonné d'avoir joué un rôle central dans le passage à l'acte de Khamzat Azimov.

Le ministère public a requis mardi dix-sept ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté des deux tiers contre Abdoul-Hakim Anaiev, ami du jihadiste qui a tué en 2018 un passant à Paris près de l'Opéra. Abdoul-Hakim Anaiev, aujourd'hui âgé de 26 ans, est soupçonné d'avoir joué un rôle central dans le passage à l'acte de Khamzat Azimov.

Une attaque revendiquée par l'État islamique

Il comparaît devant la cour d'assises spéciale de Paris pour participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes et encourt jusqu'à trente ans de réclusion criminelle. Né en Tchétchénie, le Franco-Russe Khamzat Azimov a tué le 12 mai 2018 avec un couteau de cuisine Ronan Gosnet, 29 ans, employé d'une librairie du quartier du Palais Garnier, après une lutte acharnée.

L'assaillant s'en était pris à une dizaine de personnes avant d'être abattu par la police. L'attaque avait été revendiquée par le groupe État islamique (EI), qui avait diffusé le lendemain une vidéo dans laquelle Khamzat Azimov faisait allégeance à l'organisation jihadiste. "L'ombre de Khamzat Azimov plane tout au long de ce procès", a commencé l'avocate générale.

"Frères de sang"

Détaillant "l'influence évidente de Abdoul-Hakim Anaiev sur Khamzat Azimov dans ce conditionnement", la magistrate a estimé qu'il "arme idéologiquement son meilleur ami, il nourrit son idée, son idéologie jihadiste". Les deux amis du lycée, décrits comme des "frères de sang" par l'accusé le jour de son interpellation en 2018, partagent le même âge, les mêmes origines tchétchènes et "la même attirance pour l'EI", selon la représentante de l'accusation.

"Il y a celui qui agit et celui qui pense", a-t-elle ajouté, "le jihad par la plume et le jihad par l'épée". "L'un n'existe pas sans l'autre", a résumé l'avocate générale. Ce procès intervient deux semaines après l'assassinat de Dominique Bernard, un enseignant poignardé à mort dans son collège-lycée d'Arras le 13 octobre par un ancien élève russe originaire d'Ingouchie. Le verdict est attendu en fin de journée mardi.