Trois grands sites français et leurs partenaires accusés d'ignorer le refus des cookies

CDiscount
L'entreprise girondine CDiscount fait partie des sociétés épinglés par l'association autrichienne. © GEORGES GOBET / AFP
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avec AFP
Les sites français CDiscount, Allociné et Vanity Fair sont visés depuis mardi par une émanant d'une association autrichienne de protection de la vie privée. En cause : leur attitude vis-à-vis des internautes qui ont expressément refusés d'être suivis en ligne par des cookies. Des corrections et des enquêtes sont en cours sur ces plateformes.

Une association autrichienne de protection de la vie privée a déposé trois plaintes mardi auprès du régulateur français des données personnelles contre des sites et leurs partenaires publicitaires pour ne pas avoir respecté le refus des internautes d'être tracés en ligne. Les sites français visés sont le site de vente en ligne CDiscount, le guide de cinéma Allociné (Webedia) et le magazine de mode Vanity Fair (groupe Condé Nast).

Selon les plaintes envoyées à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), les bandeaux d'information présents sur ces sites qui demandent à l'internaute d'accepter ou de refuser d'être suivi en ligne par des sociétés tierces ne permettent pas réellement de bloquer le dépôt des cookies, des traceurs installés automatiquement lors de la visite d'un site internet. "Ces entreprises ont donc placé des cookies de traçage publicitaire après que les utilisateurs se sont clairement opposés à tout suivi", accuse l'association noyb ("None Of Your Business", 'ça ne te regarde pas' en français).

"Faux consentement"

Notamment, Facebook dans le cas de CDiscount, et deux sociétés publicitaires ont utilisé ce "faux consentement pour suivre l'activité en ligne des consommateurs", affirme noyb qui a associé dans ses plaintes ces entreprises aux éditeurs de site. "Personne dans ce système ne semble s'assurer que les consommateurs ont effectivement accepté de faire l'objet de ciblage publicitaire. Il est aberrant de constater que des sites internet remplacent simplement un rejet de l'installation de cookies par un accord dans le simple but de vendre nos données", a déclaré Gaëtan Goldberg, avocat spécialisé dans la protection des données chez noyb.

Interrogé par l'AFP, le groupe Webedia a admis que l'ajout récent d'un programme de "réconciliation d'audience et non publicitaire" avait conduit au "dépôt systématique" d'un cookie de son partenaire "sans interroger la chaîne de consentement". Une correction est en cours, selon le groupe. "Nous présentons nos excuses à nos clients pour ce dysfonctionnement qui est en cours de résolution", a écrit CDiscount dans une réponse transmise à l'AFP. Condé Nast a pour sa part indiqué avoir mobilisé ses équipes techniques pour enquêter davantage. Contacté, Facebook n'était pas en mesure de commenter dans l'immédiat.

L'association autrichienne noyb, qui se présente comme le Centre européen des droits numériques, est à l'origine d'une plainte auprès de la Cnil ayant abouti à la condamnation en janvier 2019 de Google à une amende de 50 millions d'euros. Selon le régulateur, une cinquantaine de plaintes ont été déposées sur le sujet des cookies depuis 2018.