Internet : Dubaï au centre de la planète

Le secrétaire général de l'UIT, Hamadoun Toure (Mali), lors de son discours à Dubaï, le 3 décembre 2012.
Le secrétaire général de l'UIT, Hamadoun Toure (Mali), lors de son discours à Dubaï, le 3 décembre 2012.
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Johann Mise , modifié à
Vieux de 25 ans, le traité régissant les télécoms mondiales doit être entièrement revu.

L'info. 193 pays se réunissent à partir d'aujourd'hui, jusqu'au 14 décembre, pour réviser le "Règlement des télécommunications internationales". Un texte écrit il y a 25 ans par les membres de l'Union internationale des télécommunications (UIT) alors qu'Internet n'en était qu'à ses prémices.

L'UIT. Cette organisation est l'agence des Nations unies chargée du développement spécialisé dans les technologies de l'information et de la communication. Basée à Genève, elle compte 193 états membres et 700 membres et associés du secteur. Créée en 1865 sous le nom d'Union internationale du télégraphe, elle adopte ce nom en 1932 et est rattachée aux Nations unies en 1947.

Le contexte. En 1988, le traité évoquait le principe de l'interconnexion des réseaux nationaux entre eux ainsi que le droit absolu à la transmission pour les signaux de détresse. En 2012, Internet est bien sur devenu le sujet principal même si la téléphonie mobile fera également l'objet de débats.

Les enjeux. Le premier concerne la gouvernance d'Internet. Les structures qui encadrent actuellement le Web sont très proches de l'administration américaine, ce que contestent certains pays. Le deuxième sujet principal porte sur les conditions de partage de la valeur sur Internet. En effet, certains pays comme la Russie demandent que le nouveau traité reconnaisse à chaque pays un droit de regard sur Internet. Cette demande pourrait bien tourner au cauchemar pour des sites internationaux comme Google, qui souhaite conserver un "Internet ouvert et libre".

Le vote. Ce ne sont pas les entreprises qui votent mais les États. Chacun dispose d'une voix mais les tendances sont déjà connues. Les États-Unis ont déjà annoncé qu'ils rejetteront les résolutions visant à davantage contrôler Internet. De son côté, l'Europe entend contester le fonctionnement de l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), cette société californienne qui gère les noms de domaine du monde entier.

La France. 11 personnes (dont une grande majorité provenant de l'opérateur Orange) représentent la délégation française lors de ce rassemblement. À titre comparatif, le Brésil envoie 52 représentants, la Chine 33, l'Inde 26, le Nigéria 76 et l'Afrique du Sud 46.