50 ans d'évolution automobile

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Stanislas Grenapin , modifié à
L’automobile a structuré le siècle dernier. Façonné nos villes et réduit les distances. Et tellement fait rêver. Puis, elle a subi son premier coup de frein dans les années 70. La faute au pétrole et à son premier choc.

Insouciante, elle a continué de voguer dans la décennie suivante, accrochée à trois lettres rouges « GTI » érigées en symboles de jeunesse, de vitesse et de réussite sociale. L’air du temps dans les années 90 l’ont agrandie pour y caser toute la famille, comme une extension du domicile, privilégiant le confort et surtout la discrétion. C’est que la voiture, indéfectible reflet de la société moderne, rencontre mauvaise presse et attise les critiques. Elle est dangereuse et tue, envahit nos villes, pollue, fait du bruit et tant d’autres maux. Au siècle nouveau, automobilistes et constructeurs semble avoir gagné l’âge de raison. Le premier s’est assagi, ne considérant plus ses déplacements comme une performance sportive, les seconds l’ont accompagnée proposant des solutions toujours plus innovantes pour sa sécurité et pour le respect de l’environnement.

JE VOUS PARLE D’UN TEMPS…

Je me souviens de ces départs en vacances aux petits matins, calé sur la banquette à l’arrière de la DS familiale. Le chargement même de la voiture laissait présager de l’aventure. L’annuelle transhumance vers le soleil. Puis, les longues nationales bordées de platanes au petit jour, étouffant quelque mal de mer du à la révolutionnaire suspension de la Citroën. Et, à l’approche de la destination par les vitres entr’ouvertes, les chauds parfums du Sud envahissaient l’habitacle.

Je me souviens être « monté » à Paris pour me rendre au Salon de l’automobile au début des années 70. Audacieuse visite comme un pied-de-nez à la TSF qui ne cessait de nous dire depuis des semaines que la voiture vivait ces dernières heures. Et nous n’étions pas les seuls à avoir bravé ces tristes augures, je n’avais jamais vu autant de monde. Et cette Mercedes. Une 450 SEL avec un énorme moteur. La crise ne devait pas être trop grave.

Je me souviens de la 205 GTI. C’était quelques années après la Golf. Peugeot avait fait de l’ordinaire auto conduite par ma grand-mère, la voiture de James Bond. Elle avait des bandes noires et rouges au bas des flancs et de faux aérateurs au-dessus du passage de roues arrière. Elle était noire, ce qui faisait ressortir les trois lettres magiques collées sur la malle. 105 chevaux sous le capot, une bombe !

Je me souviens des premiers « vans ». Sorte de camionnette avec des sièges à l’arrière, paraît-il, très prisée des Américains chez qui il s’agissait de « petites voitures ». Dans nos contrées, elles ont été appelées « monospaces ». C’en est suivi une guéguerre sur la paternité du concept, puis sur son utilité, puis sur la position de conduite qui restait pour ses détracteurs très « utilitaire ». Elle permettait surtout de caser une ribambelle de gamins ou de rêver d’en avoir.

Je me souviens, incrédule, d’avoir entendu parler d’une voiture qui ne fonctionnait pas qu’à l’essence. Puis arriva l’objet quelques années plus tard, précédé de réputation flatteuse, les stars américaines s’en étaient déjà emparé. Le tableau de bord semblait avoir été emprunté à une navette spatiale. Contact. Aucun vroum-vroum. La voiture s’ébroue en silence. Une nouvelle ère.

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