Volley-Ball : les Bleus enfin dans la lumière

© L'entraîneur des Bleus Laurent Tillie pose, tout sourire, avec son trophée de la Ligue mondiale. Julien Froment/Europe1
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Julien Froment , modifié à
NOUVEL ELAN - Vainqueurs de la Ligue Mondiale, les Bleus ont été accueillis par les supporters et les médias, lundi, à Paris. 

Ils en seraient presque gênés. Les joueurs de l’équipe de France de volley ont remporté dimanche, à Rio de Janeiro, la Ligue Mondiale après leur superbe succès face à la Serbie en trois sets. Un premier titre majeur dans l’histoire du volley français qui a été salué lundi, à l’aéroport Charles-de-Gaulle, par la présence de quelques centaines de supporters venus les acclamer.

La Ligue Mondiale, "un gros truc". "On ne réalise pas trop encore, je suis encore un peu en train de planer", avoue les yeux tirés, coupe de la Ligue Mondiale à ses côtés, le sélectionneur national Laurent Tillie. "Il y a eu tellement de messages, l’accueil à l’aéroport, les journalistes, on se dit 'oula, on a peut-être vraiment fait un gros truc'. "On ne s’attendait pas du tout à cet accueil", poursuit, au micro Europe 1, le meilleur joueur du tournoi Earvin N’Gapeth.

Après avoir échoué en finale en 2006 face au Brésil, les Bleus tiennent donc là leur premier titre de référence. "C’est tellement de fierté, on passe tellement de temps dans les salles à se lever tôt, à faire de la muscu – des fois, c’est chiant – mais voilà c’est notre métier et on travaille dur pour ça. Et quand tu es récompensé d’une médaille, c’est superbe", renchérit le capitaine Benjamin Toniutti.

La team "Yavbou", la plus cool au monde.  Et cette équipe de France transmet de bonnes vibrations au volley mondial. Un sondage sur la Fédération internationale l’a même consacrée "équipe la plus cool au monde". "C’est grâce aux réseaux sociaux", sourit Earvin N’Gapeth. Et le surnom des Bleus, la team "Yavbou", y est également pour beaucoup.

"C’est parti d’un délire. C’était au Brésil à Sao Paulo, on gagne 3-1 chez les Brésiliens (en 2013, ndlr), à une période où on était personne", détaille N’Gapeth. C’est de là que tout est parti. On s’est mis à crier on les 'bouyave' (défoncer en argot, ndlr) dans le vestiaire. Et c’est comme ça qu’est né la team Yavbou."

"Comme les handballeurs, on est partis de rien" Earvin N'Gapeth, MVP de la compétition

Plus sérieusement, les Bleus expriment "beaucoup de joie et d’envie sur le terrain, tout en restant  assez rigoureux malgré tout", explique le sélectionneur national Laurent Tillie. "Et les gens sont estomaqués par ça." A tel point que la crainte se lit désormais sur les visages des adversaires. "Avant, on nous prenait un peu de haut, mais depuis deux ans, cela a changé. On parvient à faire des résultats sur la durée", ajoute Benjamin Toniutti. Avec à la clé désormais un titre mondial, qui récompense les efforts fournis par les Français.

Suivre l’exemple des handballeurs. Les Bleus espèrent à présent faire fructifier ce premier succès auprès du grand public. Car, pour l’heure, le volley-ball reste un sport "de préau", principalement scolaire. "L’engouement n’était pas là auparavant, tout simplement parce que l’on ne gagnait pas. Cela faisait "chier", on n’avait pas le droit de se plaindre", analyse lucidement N'Gapeth, au micro Europe 1, maintenant si, il faudra partager, football, basket, handball", lâche-t-il dans un sourire, avant d’enchaîner : "Les handballeurs sont, comme nous, partis de rien. Ils ont gagné des titres, et maintenant on voit où ils sont".

"On ressent déjà que le monde du volley-ball français est derrière nous et c’est déjà un grand pas de fait. La médaille arrive, ça va venir encore, je l’espère, c’est sûr même, parce que nous sommes une équipe jeune, on ne va rien lâcher. Et petit à petit on va prendre de la place, et on fera même mieux que les handballeurs."

"On est responsables des résultats volley, mais chaque volleyeur est responsable de l’image du volley-ball", rappelle Laurent Tillie. "Les joueurs, les entraîneurs, les clubs, il ne faut pas avoir honte de dire : on aime le volley-ball, c’est un sport merveilleux, télégénique, très puissant, avec beaucoup d’émotions. Mentalement destructeur, et on gagne en plus. Il y a toutes les raisons pour venir au volley." Un nouveau sacre en octobre prochain, lors de l’Euro, et une qualification pour les Jeux Olympiques de Rio pourraient grandement les aider à gagner un peu plus, le cœur des Français.