Stéphanie Frappart : "Homme ou femme, un arbitre est la personne la plus décriée"

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Idèr Nabili
Dans le cinquième épisode du podcast "Les Attaquantes" produit par Europe 1 Studio, Stéphanie Frappart, la première femme à arbitrer un match de Ligue 1, se livre sur son parcours et son rôle de femme arbitre dans un milieu qui reste très masculin.
PODCAST

Stéphanie Frappart est une pionnière. Le 28 avril, elle est devenue la première femme au sifflet d'une rencontre de Ligue 1. De foot masculin donc. Dans le podcast "Les Attaquantes" produit par Europe 1 Studio, Stéphanie Frappart se livre sur son parcours et son rôle à jouer en étant l'une des seules femmes arbitres de matchs professionnels en France.

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"J'ai démarré l'arbitrage en voulant apprendre les règles"

Désormais référence dans le monde du football, Stéphanie Frappart a enfilé le costume d'arbitre un peu par hasard. "J'ai joué au foot à l'âge de 10 ans, et j'ai démarré l'arbitrage en voulant apprendre les règles", raconte-t-elle. "Après, j'ai été prise au jeu, et j'ai arbitré. Quand on enfile le costume, on se prend au jeu, et je suis devenue passionnée", se félicite-t-elle. "Si on m'avait dit à l'âge de 13 ans que j'arriverais en Ligue 2 ou en Coupe du monde, je n'y aurais pas cru. Quand on est arbitre, on prend les matchs un par un, et on sait très bien que la pyramide peut s'écrouler avec une mauvaise décision. On est dans la recherche de l'exigence au quotidien".

Après la Ligue 2, où elle a démarré en 2014, Stéphanie Frappart foule désormais les terrains de Ligue 1, à 35 ans. Pour le podcast "Les Attaquantes", la journaliste Camille Maestracci l'a rencontrée juste avant sa nomination en tant qu'arbitre centrale dans l'élite. "Je veux monter en Ligue 1 seulement si j'ai les compétences, je ne veux pas que ce soit parce qu'il faut une femme", disait-elle alors. "Je pense qu'avec Corinne Diacre (sélectionneuse de l'équipe de France féminine, ndlr.), on a prouvé qu'on avait nos places respectives à ce niveau-là, et c'est la plus belle des reconnaissances". Depuis, la jeune femme a arbitré deux rencontres de Ligue 1, pour se préparer à la Coupe du monde féminine, à laquelle elle participera aussi.

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"Stéphanie dédie énormément de son temps au football"

Elle ne sera d'ailleurs pas la seule Française en "maillot noir" lors du Mondial féminin. Son adjointe, la Franco-italienne Manuela Nicolosi, a elle aussi été sélectionnée pour participer à l'aventure, sur le bord de la touche. Elle côtoie Stéphanie Frappart depuis plusieurs années. "Stéphanie est très focalisée sur ses objectifs", explique-t-elle. "Elle est très sérieuse, très concentrée, et j'aime sa façon de se faire respecter sur le terrain. On a commencé à faire des matchs internationaux avant la Coupe du monde au Canada (2015), après on a fait les JO (2016), l'Euro (2017), et la Coupe du monde des moins de 20 ans l'année dernière, jusqu'à la finale. Stéphanie dédie énormément de son temps au football, à l'arbitrage. Elle passe beaucoup de temps à revoir les matchs, elle connaît très bien la technique des équipes. Il y a vraiment une préparation très importante".

"L'arbitre est toujours la personne la plus décriée"

Seule femme à ce niveau en France, Stéphanie Frappart espère que la médiatisation permettra à des jeunes filles de suivre le même chemin qu'elle. "En étant la seule femme à ce niveau-là, forcément, j'ai un rôle qui m'est alloué. C'est médiatisé, donc ça suscite peut-être des vocations ou intrigue certaines. Du coup, si ça les intrigue, peut-être qu'elles passeront le pas. Voir des modèles, je pense que ça inspire des jeunes filles". Mais dans son quotidien, le fait d'être une femme ne change rien, selon l'arbitre. "Qu'on soit un homme ou une femme arbitre, on est toujours attendu... L'arbitre, c'est celui qui prend les décisions et qui décide du sort de la rencontre. C'est toujours la personne qui est la plus décriée, donc que ce soit une femme ou un homme, dans tous les cas, ça fera parler".