Saison ratée pour le Real ?

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Repositionné au milieu à l'aller, Sergio Ramos a été l'un des symboles de la baisse de régime du Real contre la Juve. © AFP PHOTO / DANI POZO
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Habituée à rafler des titres, l'équipe de Carlo Ancelotti ne remportera probablement que la Coupe du monde des clubs cette saison. Un échec pour un club de cette envergure.    

La Maison Blanche va-t-elle connaître une saison quasi-blanche ? Vainqueurs du mondial des clubs en décembre dernier, à l'époque, les Madrilènes étaient loin de se douter qu'ils allaient en rester là. C'est pourtant quasiment certain depuis mercredi soir et leur élimination surprise en demi-finale de la Ligue des Champions contre la Juventus de Turin. Distancés de quatre points par Barcelone à deux journées de la fin en championnat, éliminés de la Coupe du Roi, ne restait que la plus prestigieuses des coupes européennes aux équipiers de Benzema pour espérer ne pas finir cette saison bredouille. C'est raté. Une chose est sûre maintenant, le Real, habitué à tout gagner, est bien en crise.      

De la croisière à la galère. Six mois durant, l'exercice 2014-2015 du Real Madrid s'est pourtant déroulé sans anicroche. L'équipage renforcé par les arrivées galactiques de James Rodriguez et de Toni Kroos, le luxueux paquebot madrilène a immédiatement pris son rythme de croisière. Une croisière paisible, où les cartons en Liga succèdent aux démonstrations en phase de poules de la Ligue des Champions (6 matches et autant de victoires). Portés par la decima remportée la saison précédente, transcendés par les performances de son soliste en chef Cristiano Ronaldo, les madrilènes semblent imperturbables et voguent sans sourciller vers une fin de saison excitante.

L'Atletico instille le doute. Il aura suffi de quelques remous, anodins à l'origine, pour transformer la croisière en galère. Où situer la genèse de cette fin de saison cruelle pour le Real ? A l'aube de 2015, à quelques encablures du Santiago Bernabéu, puisque c'est chez les frères ennemis de l'Atletico de Madrid que les merengues ont pour la première fois trébuché. Une défaite 2-1 au Vicente Calderon, et une tendance confirmée, une semaine plus tard, à domicile, où les hommes d'Ancelotti concèdent le nul. Ils quittent donc prématurément la Coupe du Roi sur un derby perdu, sans se douter qu'ils y ont aussi abandonné le souffle qui les avait portés notamment contre Liverpool (victoire éclatante 3-0).

Un des matches européens où le Real s'est montré le plus impressionnant cette saison

Schalke 04 fait paniquer Bernabeù. Un mois et quatre victoires convaincantes plus tard, le Real croise à nouveau la route des équipiers d'Antoine Griezmann, en championnat cette fois-ci. La défaite, 4-0, est cinglante. Elle instille un peu plus le doute dans les rangs du Real, qui s'interroge sur sa capacité à gagner contre les "gros" en Espagne et en Europe. Les murs de la Maison Blanche sont à peine lézardés, mais le Real va être sérieusement ébranlé sur une autre rencontre, un mois plus tard. Trop confiant sûrement après sa victoire 2-0 en Allemagne, le Real se fait peur et perd le match retour 4-3 à domicile, grâce à une superbe prestation d'un ancien de la maison, Klaas-Jan Huntelaar, auteur d'un doublé.

La Juve termine le travail. Avec une victoire au bout du suspense contre l'Atletico (0-0, 1-0 a.p) en quart de finale de la Ligue des Champions, on croyait les madrilènes guéris, le mauvais sort évanoui. Mais Morata, un autre ancien de Bernabeù, parti à la Juve, se charge de définitivement tuer les ambitions européennes du Real. Buteur à l'aller et au retour, il élimine Madrid en demi-finale, au terme de deux belles rencontres où les merengues n'ont pas pu masquer leurs lacunes collectives (2-1, 1-1). A moins d'un miracle, ils ne remporteront pas la Liga cette année, promise au Barça. A ce titre-là, et malgré les déclarations d'amour de Carlo Ancelotti, "Je veux rester au Real" a-t-il une nouvelle fois affirmé après l’élimination contre la Juve, pas sûr que le technicien italien reste sur le banc madrilène. Côté pelouse, Iker Casillas, très contesté et Gareth Bale, monsieur "100 millions d'euros", sont également sur la sellette. Et on peut compter sur Florentino Perez, le très ambitieux président merengue, pour tout chambouler la saison prochaine si besoin est.