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Axel May, édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
La Ligue nationale de rugby a lancé ce jeudi à Paris un plan de quatre ans visant à éradiquer l'homophobie dans le monde de l'ovalie. En partenariat avec le magazine "Têtu", les joueurs de Top 14 et de Pro D2 vont notamment suivre des ateliers sur ce thème. 

C'est un fléau que la Ligue nationale de rugby (LNR) veut éradiquer. "Plaquons l'homophobie" : voilà le mot d'ordre de la LNR, qui, associée au magazine dédié à l'actualité LGBT Têtu, a lancé ce jeudi un plan sur quatre ans. Une première dans un sport où, jusqu'ici, seul un joueur de renom, l'ex-international gallois Gareth Thomas, a fait son coming-out il y a dix ans.

Faire cesser les insultes homophobes sur le terrain

Le premier pilier que compte faire tomber la LNR, ce sont les insultes et les plaisanteries à caractère homophobe "que l'on emploie comme ça, sans réfléchir, et sans avoir conscience de leur portée", détaille au micro d'Europe 1 le président de la la Ligue, Paul Goze. Pointant que ces pratiques ne se limitent pas au monde du sport, mais "qu'elles sont employées partout et couramment", ce dernier estime que le processus va être "très long". 

Un constat partagé par Yannick Nyanga, ex-international et directeur sportif du Racing 92, parrain de cette opération avec Yoann Maestri, joueur du Stade Français, avec 65 sélections en Bleus. Rappelant qu'il avait dans sa carrière "entendu des propos qui ont pu heurter" des homosexuels, il entend libérer la parole et faire que l'orientation sexuelle soit "un non-sujet (...), et que chacun se sente libre de faire ce qu'il veut". 

Libérer la parole

Second pilier du plan : une série d'ateliers animés par des responsables du magazine Têtu organisés avec les 30 clubs de Top 14 et de Pro D2, comprenant les joueurs des centres de formation, les présidents de club et les entraîneurs. Une journée de championnat sera également dédiée à la lutte contre l'homophobie en mai.

Une initiative prise alors qu'une étude menée par le cabinet Olivier Wyman auprès d'environ 380 joueuses et joueurs pros montre que près de 75% d'entre eux estiment qu'il est difficile de parler d'homosexualité dans le milieu.