Zlatanner peut-il entrer dans le dico ?

Et si "zlatanner" rentrait dans le Petit Robert ?
Et si "zlatanner" rentrait dans le Petit Robert ? © REUTERS
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FOOT - Le Linguiste Alain Rey donne son point de vue après la Zlatanmania.

Depuis son arrivée au PSG l'été dernier, Zlatan Ibrahimovic a créé un engouement hors du commun. Phénomène décuplé mercredi soir après son incroyable ciseau contre l'Angleterre. A chaque nouvel exploit du Suédois, le terme "zlatanner" est schtroumpfé à toutes les sauces. Mais peut-on raisonnablement penser qu'il puisse se faire un jour une place dans le dictionnaire ? Le linguiste Alain Rey nous répond.

Des Guignols aux cours de récréation

Depuis la rentrée de septembre, les Guignols de l'info ont une nouvelle coqueluche. Juste avant 20h, Ibrahimovic "zlatanne" l'OM, met des "zlatans" de 30 mètres, "zlatanne" un DVD et voyage sur "Air Zlatan". "La qualité du mot n'est pas exceptionnelle", nous explique Alain Rey, auteur de dictionnaires. " La racine du terme est assez pauvre mais la phonétique est très amusante parce que le prénom résonne un peu comme Satan".

Zlatan Ibrahimovic dans les Guignols (à partir de 7'09) :

Le terme "zlatanner" s'emploie dans de nombreuses situations. "Il n'est pas vraiment précis", renchérit Alain Rey. "J'ai entendu des jeunes dire qu'ils allaient "zlatanner leurs devoirs". Est-ce que ça veut dire qu'ils vont les bâcler ou qu'ils vont faire comme Ibrahimovic et exceller dans la matière". Comme très souvent, les gimmicks des Guignols de l'info sont très vite repris dans les cours de récréation. "Mais pour entrer dans le dictionnaire, il faudrait que le terme ne soit pas uniquement utilisé en faisant référence au joueur du PSG", précise Alain Rey tout en prenant exemple sur homérique ou rabelaisien.

Aussi vite oublié que vuvuzela ?

Pour le moment, le terme est employé dans le cadre très restreint du football. Mais les choses peuvent aller très vite. "Pour des termes qui venaient des banlieues comme "keuf" ou "meuf", leur apparition dans le dictionnaire s'est fait en un an ou deux", nous indique le linguiste Alain Rey. "l s'agit de savoir si le terme va s'installer durablement dans la société ou s'il va connaître le même sort que "vuvuzela", très vite à la mode mais très vite oublié…"